29 mars 2007

Sur le Trajet (chapître premier)

C’est un après-midi de décembre. G marche à travers les rues pour se rendre au cinéma. Il fait froid mais sans plus. Toutefois G marche à une cadence rapide car il ne sait pas faire autrement.

Depuis longtemps il marche toujours à une allure vive. Souvent on le lui reproche. Il se rappelle que, plus jeune, sa mère n’arrivait pas à le suivre quand ils marchaient ensemble. Elle faisait trois pas tandis que lui n’en faisait qu’un. C’est resté longtemps un petit sujet de plaisanterie redondante.
Parfois il se souvient de sa mère soufflant à ses côtés pour régler le pas sur le sien. G aurait dû ralentir mais il ne l’a jamais fait. Alors la maman soufflait en cadence.
C’était un peu une gym quotidienne à cette lointaine époque de l’adolescence.
La mère de G travaillait encore et avait dans les jambes toute l’énergie de la femme active. Elle fonçait elle aussi, à sa manière.
Elle fonçait dans les gens. Bien qu’elle se calmait un peu avec l’âge, madame mère restait toujours droite, vive et ne mâchait pas ses mots avec autrui. Quand elle devait dire quelque chose, elle n’y allait pas par quatre chemins, au risque d’en froisser certains.
Finalement si G marche vite aujourd’hui, c’est certainement que sa mère marchait aussi vite étant plus jeune, et même si elle ne le suivait plus lors de ces ballades quotidiennes, elle devait se souvenir de sa propre jeunesse, et bien que soufflant à côté de son fils, elle était heureuse, malgré tout, de lui coller au train…

Ainsi G fend la bise par ce jour de décembre. Nous sommes en 1986. Le ciel est bleu malgré le froid et G est ravi de déambuler pour se rendre au cinéma. C’est une passion qu’il à depuis tout petit. Et au fil des jours ses goûts se sont affinés et sa soif de découvertes de nouveaux genres cinématographiques ne cesse de croître…

Il n’a jamais oublié les mercredis après-midi où, accompagné de sa grand-mère, G allait au cinéma découvrir tout les films sortant. Surtout les Walt Disney qui le ravissaient à l’époque. Ses souvenirs se bousculent et il revoit dans sa tête « Fantasia », « Pinocchio », « Bernard et Bianca », « La Belle et le Clochard »… Les après-midi à l’Eldorado, ce théâtre-cinéma, étaient magiques. Cet endroit immense, avec des sièges en velours rouge devenus râpeux avec l’âge, l’emplissait à chaque fois de joie lorsqu’il franchissait le seuil de la grande salle de représentation. Il tenait la main de sa grand-mère en regardant les autres enfants qui semblaient tout aussi émerveillés à l’idée de découvrir le nouveau film d’animation qu’ils attendaient tant. Lui aussi était avide de ça. Et son amour du cinéma il le doit à sa grand-mère. G s’en souvient…

La séance doit débuter vers 16h. Cependant il n’est que 15h10 et G est presque arrivé. Il n’à pas envie de patienter dans le froid aussi prend-il la décision d’aller boire un chocolat chaud dans ce bar qu’il ne connait pas mais dont il a beaucoup entendu parler.
De toute façon, c’est sur le trajet.
Il sonne à la porte de ce bar privé. L’attente que la porte veuille bien s’ouvrir lui paraît durer une éternité. Enfin le déclic mécanique, et G entre de pleins pieds.
Les garçons au bar se retournent vers lui. Certains sourient. G aurait voulu être une petite souris pour échapper à ces regards…
Aussi s’assied-il maladroitement au bar et commande une orange pressée. Le chocolat chaud n’est plus d’actualité. Il a la gorge sèche et le cœur battant.
Derrière lui un bruit bien connu lui fait tourner la tête. C’est le bruit d’un flipper. Un bruit réconfortant qui lui rappelle les dimanches matins d’avant.

Plus petit, G aimait se lever tôt les dimanches pour accompagner son père faire les courses dominicales. Il en profitait, sur le marché, pour s’arrêter devant l’étalage des bonbons en faisant une petite moue suppliante pour que son père cède un peu à son petit caprice. Il cédait souvent à vrai dire. G le savait et en profitait avec toute l’innocence que l’on accorde volontiers à l’enfance. Le papa n’aimait rien tant qu’à faire plaisir à son garçon. Ainsi tout le monde était heureux les dimanches matins.
Avant de rentrer il accompagnait donc le papa au café du quartier ou ce dernier retrouvait quelques amis du coin avec qui il buvait un ou deux apéritifs avant de rentrer déjeuner.
G buvait souvent une anisette à l’eau, mais ce qu’il préférait par-dessus tout c’était le flipper. Avec une pièce de 5 francs, G pouvait enchaîner 3 parties à la suite. Et quand le flipper « claquait », c’était une partie gratuite annoncée. Et rien n’excitait davantage G les dimanches matins…

Ainsi tout naturellement, dans ce bar et en cet après-midi de décembre, G se lève du tabouret pour s’approcher du joueur de flipper.
Ce dernier ést de dos et à les cheveux blonds.
G se met à côté de la machine et regarde la boule sauter de « bumpers » en « bumpers ».
Ensuite il lève les yeux vers le joueur.
Ce simple mouvement va changer sa vie…


A suivre...

27 mars 2007

Ma Saison Préférée

Et bien nous y sommes car c'est le PRINTEMPS que je préfère.

Cette saison qui nous cueille au sortir du froid pour nous réchauffer petit à petit.
Cette saison, disais-je, qui nous amène à petit pas vers la chaleur de l'été.
Cette saison qui nous fait miroiter les vacances à venir...
Cette saison qui nous fait frémir l'odorat par ces multiples évanescences tenues muettes pendant les mois de grand froid...
Cette saison qui fait éclore un léger sourire au coin des lèvres, quelques étincelles au fond des yeux...
Cette saison qui fait que les garçons dévoilent des bras, voire des épaules laiteuses, des mollets galbés et des chevilles puissantes.
Cette saison qui nous réveille d'une certaine torpeur abrutissante au sortir des pluies glaçantes, des trottoirs glissants et des chaussées bruissantes de pneus de voitures crissants sur un givre trop terne.
Cette saison qui développe ses kyrielles de couleurs, ses pelouses verdoyantes parsemées de fleurs blanches et jaunes.

C'est en cette saison que l'air est léger et qu'à l'unisson, nos coeurs le sont.

23 mars 2007

Sortie de route

Et bien non Lilian, non ce ne sera pas avec toi que je vais construire quelque chose. Les bases sont déjà bien trop faibles finalement.
Je pense que tu navigues à vue actuellement et que le temps n'a pas encore cicatrisé la fin de tes 7 ans d'amour.
Donc tu te perds un peu à droite, un peu à gauche.
Un peu trop dans l'hésitation, un peu trop dans l'immaturité du coeur.

Mais je ne t'en veux pas, je comprends.
Simplement, après m'avoir donné l'envie d'avancer, je ne vais pas stagner de nouveau en attendant que tes choix soient faits.
Tu les feras un autre jour, mais avec un autre.
Aujourd'hui je te remercie simplement de m'avoir remis en mouvement.
Je continue ma route, mais je sors de la tienne.

Pour le reste je te souhaite le meilleur sans le pire.
Et de retrouver, au plus vite, le chemin de la piste aux étoiles.

19 mars 2007

Les Mots


Nos corps se tendent et s’attendent,
Ton odeur m’enivre, mes yeux t’épient,
Mes mains caressent le creux de tes reins,
Ma langue savoure le salé de ta peau,
Nos lèvres luttent pour ne pas se quitter.

Je ne voudrais pas lâcher ton visage lumineux
Je ne voudrais plus quitter ton corps merveilleux
Mes barrières tombent à chacun de tes mots
Mes doutes s’estompent dès que tes yeux sont clos.

Et mes regards parlent trop, malgré eux, malgré moi
Pour peu qu’on sache enfin lire en eux, lire en moi
J’aimerais lire dans les tiens ces mêmes émois
Pourtant, moi, je n’ose explorer tes iris
Ayant trop peur que vers d’autres ils ne glissent.

Alors je ne dis rien et garde en moi, cachés
Tous ces mots qui se meurent au bout de mes baisers
Puis comme à chaque fois, je t’embrasse en partant
Hésitant encore, puis finalement laissant
Parler pour moi le vent, dans les arbres trop grands.

Comme il est dur de dire « je t’aime »
Il y’a tant de temps que je n’aime
Plus prononcer ces quelques mots
Car trop souvent source de mes plus grands maux.

Je suis mon plus grand ennemi
Mais ne l’accepte qu’à demi
Et comme il me semble long le chemin
Qui mènera mon cœur entre tes mains…

15 mars 2007

Le Tiroir

Hier j'ai parlée avec Ma Fée. Je lui ai raconté ma soudaine rencontre avec Lilian.
C'est normale, je lui dit tout à Ma Fée... Depuis le temps qu'on se raconte l'un à l'autre, nous n'avons plus aucun secret.

Je lui ai dit combien j'étais étonné de ce revirement de situation de ma part, dans la mesure ou depuis longtemps je n'étais plus vraiment apte à refaire confiance, à recommencer une histoire.
Même à imaginer pouvoir le refaire.
Mais on est jamais à l'abri d'un retournement de situation.
Heureusement d'ailleurs, sinon les perspectives d'amour seraient mortes avant l'heure.

Ainsi la perspective repointe son nez à l'horizon.

Et comme le disait Ma Fée, c'est le début d'une nouvelle histoire qui est le plus excitant. Car avec le début se profile la découverte de l'autre et de tout ce qui fait ce qu'il est aujourd'hui.
Ce qu'il attend.
Ce qu'il espère.
Ce qu'il redoute.

Se livrer nos failles.
Essayer de les laisser derrière nous.
Car le passé est le passé non ?

Aujourd'hui j'ai envie d'avancer.
Je ne sais pas encore si ce sera avec lui.
Mais d'ors-et-déjà je remercie Lilian de m'avoir remis en mouvement.
J'ai stagné trop longtemps.

Manu, je repars vers les coeurs.
Tu restes dans ma tête, tu le sais.
Mais il est temps de refermer le tiroir...

14 mars 2007

Epine Dorsale

Aux alentours de minuit, dans la faible lueur du bar, tu as fait glisser tes lèvres sur ma nuque...

S'est alors réveillée une sensation muette depuis longtemps...

Elle commence dans le bas des reins et remonte l'échine à contre sens pour venir se cristalisée en haut du dos...

Le cou se tend et le frisson s'insinue dans les tympans...

C'était bon de retrouver cette vieille amie que je pensais ne plus ressentir...

Nos mains se sont rejointes.

Un baiser et... à demain joli Lilian.

12 mars 2007

La Belle Equipe

Un petit week-end agité entouré d'une belle équipe nocturne et diurne pour des moments toujours variés mais toujours intenses.

Jeudi Je rejoins l'équipe bien sûr pour un apéro improvisé à notre chère Traboule. Ici m'attendaient déjà Jérôme, mais également Zed, Laurence, Pierrot et Fred.
Nous ont rejoins quelques instants plus tard Sev et Kris. Les verres se sont enchainés au rythme soutenu que nous connaissons. Laurence était déjà ivre mais toujours aussi hystérique et poussés par la faim on à rejoint Les Demoiselles de Rochefort pour un dîner arrosé d'un "Chasse Spleen" des plus gouteux. Le Lax nous a accueilli par la suite et tandis que tout le monde semblait tomber autour de moi, j'ai continué seul mon chemin pour faire une bise à mon petit ange, j'ai nommé Jérémy au Andy Wallah. Vers 4 heures j'ai retrouvé le chemin de mon pied-à-terre tant bien que mal.

Vendredi Vers 13h, Je rejoins presque les même pour un déjeuner arrosé de rosé bien frais bien agréable. Le déjeuner se poursuit tard comme à chaque fois et j'ai juste le temps de faire une mini-sieste et prendre une maxi douche pour rejoindre la dizaine de personnes qui devaient ma'accompagner à l'anniversaire de Marc et Vincent. Parmi ces personnes : Lilian !
Lilian qui me fait bien craquer depuis quelques semaines.
Lilian qui s'est laissé aller vers moi tout le long de la soirée.
Lilian dont j'ai rencontré les lèvres toute la nuit.
Lilian que j'ai quitté en lui donnant rendez-vous le lendemain.

Samedi Lilian présent à 13h pour déjeuner avec moi. On a passé toute l'après-midi ensemble et le soir aussi bien entendu avec Zed Et Jérôme.Un petit diner tardif aux Feuillants, plusieurs verres dans un bar et l'on s'est de nouveau quitté au creux de la nuit.
Pour la première fois depuis longtemps j'ai envie de prendre le temps. De donner du temps au temps.
Voir qui se cache derrière Lilian.
Voir si des lendemains peuvent se dessiner à l'horizon.

Dimanche Après une grasse matinée et un film, je retrouve Lilian pour une grande randonnée à travers les rues lyonnaises qu'il ne connait pas car nouveau ici depuis 2 mois.
3heures de marche à travers la ville, le soleil était brillant et nos mots se sont échangés légèrement, puis naturellement, puis tendrement.
Comme chaque dimanche, je rejoins la fine équipe à L'Ultime pour l'apéro Pépette. Sev, Kris, Patrick, Jérôme et Zed sont là. Encore des verres, des rires, des échanges et des regards.
Lilian toujours, et ses regards de plus en plus complices.
On décide de se retrouver tous les deux, seuls autour d'une table Cécile nous accueille au Yucatan. Elle est aux petits soins.
Elle devine quelque chose...
Me regarde en coin...
Lilan se confie sur plein de choses, moi aussi.
On sort à minuit. Rassasiés de vin et de mots.
On s'embrasse.
Je repars dormir.
Un petit message écrit et l'on ferme nos yeux.
Chacun de notre côté...
Il y'aura une suite très vite.
Demain sans doute.
Lilian qui intègre la belle équipe.
Qui va peut-être intégrer davantage...
Si mes démons s'endorment enfin...

07 mars 2007

Coup de coeur (7)

Les Témoins d'André Téchiné
Parceque ce film est LE film témoin du début des années sida. De toutes les peurs, de tous les doutes, de toutes ces questions sans réponses, de tout ces regards hagards qui accompagnaient les premières contaminations...

Parceque j'ai été un des "témoins" aussi.

Parceque j'ai survécu aussi.

Parceque je n'oublierai jamais, non plus...

01 mars 2007

Coup de coeur (6)

Le cru 2007 s'annonce décidément comme un des meilleurs. Tant de coups de coeurs en si peu de temps relève de l'exploit.

Ainsi donc je vous somme sans préambule d'aller voir Le Dernier Roi d'Ecosse" by Kevin Mac Donald.

Quand la paranoïa d'un seul homme peut mener à un génocide.
Quand cet homme dispose de tous les pouvoirs, plus rien ne peut se mettre en travers de sa route.
Quand vous comprenez vraiment qui il est, il est déjà trop tard...

Traité comme un thriller absoluement terrifiant, l'histoire vraie de l'accession au pouvoir en Ouganda par le Général Idi Amin Dada, revêt ici les couleurs du sang. On ne sort pas indemne de ce spectacle si troublant, on est au bord de la nausée, on n'osait imaginer le pire, et pourtant nous en étions encore loin.

Forrest Whitaker est génialissime bien sur, et c'est peu de le dire.
La tension et le suspense final sont des plus aboutis.
On retient son souffle en vain, on détourne le regard parfois, on approche de l'enfer.

C'est ahurissant, étourdissant.
On est à l'ombre d'un chef-d'oeuvre !