09 juillet 2007

Sur le Trajet (chapître cinquante troisième)

Gilles se réveille vers 13 heures en sentant les lèvres de Fabrizzio courir le long de son dos tout en descendant doucement vers le creux des reins. Une légère sensation de chatouille est vite remplacée par d’autres frissons beaucoup plus explicites. Gilles se laisse faire, et les lèvres, bientôt aidées de la langue, poursuivent leur chemin entre ses fesses. Gilles se cambre tout en laissant son amant achevé le périple gourmand de la découverte de sa peau et de ses zones les plus érogènes.
Doucement, Fabrizzio retourne le corps de Gilles et termine son voyage aux portes du sexe tendu de ce dernier. Les lèvres chaudes provoquent instantanément une montée violente du plaisir. Fabrizzio emprisonne les mains de Gilles et continue son travail buccal jusqu’à ce que Gilles ne puisse plus se retenir et se laisse aller totalement.

« Alors ? Tu as aimé ? Ne t’avais-je pas dit que c’était bon de le faire jusqu’au bout ?
- …
- Tu es toujours vivant bébé ?
- Mmhh… Oui c’est le pied, tu avais raison ! N’empêche que j’aurais aimé être prévenu l’autre jour. Là tu savais ce que tu faisais…
- Oui je sais. Je recommencerai plus sauf si tu en as envie, promis !
- Et bien pour ta punition, un peu en retard, je te laisse avec ton érection ! Je vais prendre ma douche !
- Ah non !! Me laisse pas comme ça… Regarde je suis au bord du gouffre !
- Oui je vois… Il te reste ta main droite mon biquet ! »


Gilles sourit et se lève, royal, et se dirige vers la salle de bain sans se retourner.
Fabrizzio reste cloué sur le lit, avec néanmoins un petit sourire en coin.
Il rejoint Gilles sous la douche quelques minutes plus tard et Gilles note que l’excitation est retombée. Il se demande si le jeune homme s’est masturbé seul, mais ne dit pas un mot. Il se contente d’embrasser Fabrizzio avant de sortir de la douche.
Ils se retrouvent tous les deux devant un copieux petit déjeuner et organisent la journée.
Fabrizzio souhaite faire des photos, aussi ils décident d’aller se balader dans la vieille ville et se laisseront guider au gré des rues par leurs envies de découvrir telle ou telle vieille impasse ou tel ou tel monument.
Il est 14 heures passées lorsqu’ils s’engagent sur le pont qui traverse la Saône et qui les emmènent aux pieds du Vieux Lyon.
Ils passent l’après-midi entre la colline de Fourvière, le site gallo-romain, le quartier de St-Georges et ses nombreuses traboules, les grandes montées d’escaliers de St-Jean ou les cours intérieures fabuleuses du quartier de St-Paul.
Fabrizzio enchaine les pellicules et n’a de cesse de prendre une multitude de photos, laissant parler sa veine créative dans les cadrages des prises de vue qui lui conviennent. Il aime à jouer sur la lumière et sur la perspective de certaines ruelles d’où les clartés s’étalent de façon parfois très particulières.
Il est presque 19 heures lorsqu’ils rentrent à l’appartement.
Ils sont attendus chez Manu à 21h et prennent deux bouteilles de champagne pour le diner avant de monter se changer.
La longue marche sous le soleil les a bien épuisés et Fabrizzio décide de faire couler un bain. L’immense baignoire va pouvoir accueillir les deux corps en une seule fois.
Une fois dans l’eau, les deux garçons sont face à face et leurs jambes se mélangent tendrement sous la mousse et ses odeurs marines.
La relaxation est imminente et les yeux se ferment doucement.

Il est presque 21h30 lorsqu’ils débarquent en taxi chez Manu. Ils se sont endormis et du coup étaient trop en retard pour attendre le bus.
Manu ouvre la porte avec un sourire radieux. De la pièce voisine survient des rires et de la musique.

« Ah ben quand même !!! Je me demandais si tu avais pas oublié ! dit Manu.
- Non non, mais on s’est un peu endormis dans le bain !
- Faut dire qu’on était bien naze, termine Fabrizzio dans un sourire.
- Entrez ! Gilles tu connais la maison, et tu feras les présentations ? J’ai un truc sur le feu.
- Ok ! Tiens Manu mets ça au frais !
- Ah… Champagne !! Bonne idée, merci à vous deux !
- Ben de rien, dit Fabrizzio. Merci surtout à toi pour cette invitation.
- Ben c’est tout naturel, les gens que Gilles aime sont toujours les bienvenus ici. »


Sur ce, Manu repart à ses fourneaux et Gilles entraine Fab dans le salon.

« Alors ? Tu m’aimes ? plaisante Fab.
- Oui c’est bon, fais pas ta diva !! réplique Gilles avec un clin d’œil.»


Isa et Amar sont assis sur le canapé et sont en grande conversation avec Rachel et Sylvie.
Biquet et Jean-Yves remplissent les verres d’une boisson que Gilles devine être du Gin Tonic et Hélène, la prof d’anglais aux cheveux roux, s’échine à trouver des vieux 33 tours dans la masse de vinyles que possède Manu.

Gilles enchaine les présentations et tout le monde s’attable enfin autour de l’apéritif.
Les conversations se suivent et Gilles remarque que Fabrizzio n’est pas en reste concernant tel ou tel avis sur tel ou tel sujet et que, chaque convive semble avoir plaisir à échanger diverses idées avec lui.
Gilles aime bien cette ambiance et est rassuré par l’attitude de Fab qui s’intègre très bien dans le groupe. Ca permet à Gilles d’être moins stressé sur le fait que son amant passe un bon moment. Puisque cela semble être le cas, Gilles prend davantage ses aises.
Il se laisse aller à une grande mise au point avec Isa sur la marche à suivre à la rentrée lorsqu’il intègrera sa compagnie de danse.
Quels seront les horaires, quels cours seront dispensés et à quel rythme.
Isa lui fait comprendre qu’au début cela serait bien qu’il prenne des cours de classique en même temps que le contemporain car c’est la base de tout. 2h de classique en plus des 2h de contemporain par semaine serait bien selon Isa. Auxquelles il faudra rajouter plus tard les heures de répétitions pour le montage du spectacle final. Donc, eu total, Gilles peut imaginer faire entre 6 et 8 heures de danse par semaine.
En plus de ses cours de DEUG et de l’émission de ciné sur une radio locale qu’il animera en direct pendant une heure hebdomadaire, Gilles se dit que le planning de la rentrée va être chargé. Puisqu’il passera immanquablement du temps pour préparer ce direct et qu’il devra assister à des projections de presse pour parler de l’actualité cinématographique en avance. Heureusement, il y’a d’autres intervenants dans l’émission qu’il va animer, et ils pourront se partager les films à voir.
L’expectative de toutes ces activités futures font que Gilles est déjà bien excité à l’idée d’enchainer tout ça au jour le jour.

La soirée passe dans une vraie douceur de vivre et, chacun étant à l’aube de ses congés, tout le monde semble vraiment détendu.
Le repas confectionné par Manu, aidé de Biquet, est comme d’habitude excellent et l’arrivée du champagne met tout le monde en joie.
Gilles et Fabrizzio ouvrent les deux bouteilles qu’ils ont amenées et servent à boire tous.
La sonnerie du téléphone retentit à ce moment. Il est minuit passé, mais personne ne s’inquiète d’un appel si tardif, dans la mesure où, le plus souvent, les appels sont toujours très nocturnes rue du Dauphiné.
Tandis que Manu décroche, tout le monde fait tinter entre elles les coupes de champagne.
A son retour, Manu annonce qu’Erik de Paris est en route et qu’il sera parmi eux d’ici une heure.
L’occasion pour tous de se resservir un verre pour fêter la bonne nouvelle.
Gilles en profite pour glisser un baiser sur les lèvres de Fabrizzio tandis que Manu, à l’autre bout de la pièce, lui lance un petit clin d’œil doublé d’un sourire.

Gilles est vraiment heureux de la connivence qui le lie dorénavant à Manu.
Manu est heureux pour Gilles qui, finalement, semble très bien avec Fabrizzio.
Fabrizzio commence à véritablement comprendre que la relation entre Gilles et Manu est réellement forte.
Isa et Amar sont dans les bras l’un de l’autre ainsi que Rachel et Sylvie.
Biquet et Jean-Yves débarrassent la table aidés par Hélène.
Toute la belle équipe de la rue du Dauph est joyeuse ce soir.
Et les rires se répercutent tard dans la nuit.

Chacun profite de ces instants.
Des instants précieux.
Des instants qui seront de plus en plus rare dans l’histoire de chacun…


A suivre...