22 mai 2007

Sur le Trajet (chapître vingt-neuvième)

Le soleil pénètre par la fenêtre de la grande chambre. Les rideaux blancs laissent passer la lumière et Gilles se réveille dès que le premier rayon se pose sur lui. Il ouvre les yeux.
Fabrizio est là, à côté de lui. Il le regardait dormir semble t’il…

« Tu es mignon quand tu dors, on dirait un bébé…
- Ca fait longtemps que tu me regardes dormir ? demande Gilles.
- Oh ça doit faire une bonne demi-heure…
- Tu aurais du me réveiller avant !
- Non, tu dormais si bien et j’ai adoré te regarder ainsi. Comme un abandon. Une confiance en l’autre que tu donnes en dormant. Tu ne trouves pas ?
- Euuhh… Ouais !! »


Gilles se dit que le jeune italien semble être sur un nuage et que lui par contre, est bien resté les pieds sur terre.

« Bon, va falloir que je rentre chez moi maintenant. Ma mère doit se demander ou je suis passé !
- Tu ne vas tout de même pas partir le ventre vide… Je te prépare un bon p’tit déjeuner et toi tu appelles ta mère d’ici. Tu rentreras pour midi… Ca te va ?
- Ben c’est gentil à toi, mais je ne voudrais pas m’incruster !
- T’inquiètes, si je te propose, c’est que ça me fait plaisir.
- Bon ben ok, ça marche ! »


Fabrizzio se jette hors du lit et se dirige vers la cuisine. Il est encore nu et Gilles ne peut s’empêcher de le regarder. Son corps est parfait et la lumière du jour ne dévoile aucune imperfection que l’obscurité aurait pu masquer.
Gilles se dirige vers la salle de bain. Il se met sous la douche pour se réveiller totalement. Fabrizzio revient à ce moment là et le rejoins sous le jet.
Il n’y a pas à hésiter pour savoir ce que cherche le bel éphèbe brun au vu du désir qui semble grandir entre ses jambes. Gilles part au quart de tour aussi. La juxtaposition du sexe et de l’eau à toujours provoqué chez lui une libido sans limite. L’eau en tant qu’élément déclencheur d’un désir sexuel est particulièrement présente chez Gilles.
Aussi se laisse-t-il aller à des caresses et des frottements de peaux humides. La chaleur de l’eau, l’odeur du gel douche, tout concours à une petite séance de baise matinale des plus agréables.
Quelques instants plus tard, les deux garçons sortent de la douche. Fabrizzio tend une serviette propre à Gilles et se ravise au dernier moment. Finalement il préfère l’essuyer lui-même. Gilles se laisse faire. Fabrizzio s’applique à sécher les moindres recoins du corps de Gilles, qui, finalement, trouve cela très agréable !! Enfin, Fabrizzio lui donne un baiser sur le ventre et repars à la cuisine en se séchant lui-même avec la même serviette.
Gilles remet son boxer et se dirige à la suite de son hôte.
Avant de passer à table, il se rappelle devoir appeler Madame Mère. Fabrizzio lui indique le téléphone et continue ses préparatifs.

« Alors ? Elle est rassurée ? Elle s’inquiétait pour toi ?
- Non pas vraiment, mais je préfère lui dire quand je ne rentre pas, ça me parait plus cool. Puis en plus, elle est carrément zen face à tout ça !
- Comment ça « zen » ?
- Ben, elle sait que je suis homo et ça se passe très bien. Mon ex est même venu diner chez mes parents un soir !
- Ben dis donc, reprends Fabrizzio, on peut dire que tu as de la chance ! Ce n’est pas tous les parents qui auraient ce genre de réaction. Moi les miens ne sont au courant de rien et je préfère ça. De toute façon ils sont loin, au fin fond de l’Italie ! Tu imagines un peu le degré de machisme qui règne là-bas !! Donc pour vivre heureux, vivons cachés !
- Oui je sais que j’ai de la chance, mais je peux te dire que depuis que je ne me cache plus, moi je me sens carrément mieux. Mais j’imagine qu’on a tous notre propre façon de voir les choses et qu’on est tous différend face aux réactions des autres.
- Oui, c’est exactement ça !! Bon allez, je te sers un morceau d’omelette aux herbes ?
- Avec plaisir, je dois dire que j’ai une faim de loup.
- Et bien tant mieux, régales-toi ! »


Gilles, tout en dévorant son assiette ne peut s’empêcher d’observer Fabrizzio. Ce dernier mange également avec appétit mais nettoie également tout ce qu’il à sali en même temps. Une bouchée d’omelette, et hop, une casserole lavée, une autre bouchée et quelques couverts rincés.
Bref, rien ne semble jamais trainer longtemps dans cette cuisine qui, il est vrai, parait rutilante.
Par ailleurs, l’aspect métallique des éléments incorporés rend le tout très net, mais également très froid.
Glacial même.
Gilles termine son assiette et la ramène dans l’évier.
Fabrizzio s’en saisit immédiatement et la lave illico-presto. La scène est assez drôle dans la mesure où, entre son assiette et sa vaisselle, l’italien s’active en étant toujours nu. Aucun complexe à exposer un corps fin et légèrement musclé. Juste ce qu’il faut ou il faut.
Gilles n’aime pas les bodybuilders, et Fabrizzio est réellement parfaitement proportionné.
C’est en pensant à tout cela que Gilles sourit tout en se rendant dans la chambre pour terminer de s’habiller.

Il est 10h00 du matin. Le ciel est bleu. La journée va être chaude.

Fabrizzio propose une petite ballade en ville, il veut s’acheter une paire de chaussures et souhaite que Gilles l’accompagne. De toute façon il a bien deux heures devant lui avant d’aller déjeuner avec Madame mère. Aussi Gilles se laisse tenter par la perspective d’aller faire les boutiques en ce début de journée.
Fabrizzio termine de s’habiller et entraine Gilles avec lui dans les escaliers qu’ils dévalent quatre à quatre avant d’arrivée dans l’allée puis enfin dans la rue.
Cette rue jouxte la Place des Célestins. Une place très belle à Lyon sur laquelle se dresse le théâtre éponyme. Une grande bâtisse ocre entourée de part et d’autres par des restaurants luxueux et des boutiques de décoration intérieures tout aussi somptueuses.
Gilles aime bien se retrouver dans le centre ville en semaine le matin.
L’ambiance est différente. Les gens vaquent tranquillement à leurs occupations. Il n’y pas le stress des fins de journées ou des week-ends. Puis il y’a des odeurs de pains au chocolat et de croissants chauds qui sortent des petites boulangeries qui peuple le quartier.
Il y’a une légère brise qui rend frissonnante, la moindre odeur, le moindre parfum.

Fabrizzio, frivole, passe de vitrine en vitrine à la recherche de la paire tant recherchée.
Il semble sur un nuage et envoie des petits regards empressés à Gilles à chaque fois qu’une paire de chaussures l’interpelle.
Comme si il souhaitait son avis.
Comme si c’était Gilles qui allait décider de quelle paire allait se parer son amant de la nuit.
Comme si Gilles, d’un coup devenait celui qui décide, celui qui dicte.

Gilles l’apprendra plus tard, mais Fabrizzio se trouve souvent démuni devant le manque d’autorité.
Et le fait de se trouver ainsi, perdu, face à des décisions qu’il n’arrive pas à prendre, rend Fabrizzio nerveux.
Voire violent.

Mais ce matin la brise est encore légère.
Et rien ne laisse annoncer les orages à venir.
Ni leur récurrence.
Ni leur violence…


A suivre...

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Tu portais déjà des boxers à cette époque?? lol

6:00 PM  

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