04 mai 2007

Sur le Trajet (chapître vingt-deuxième)

Gilles se réveille en sursaut. Il est en sueur.
Hagard il regarde à droite, à gauche…
Manu est là, allongé sur le lit.
Quel cauchemar que celui-ci ! Gilles n’en revient pas de son aspect tellement réel.
Quand se sont-ils endormis tous les deux ?
Gilles s’en souvient. C’était il y’a tout juste une heure.
Juste après l’amour.
Les corps fatigués d’avoir trop donnés parfois nous mettent à rude épreuve. Et sans se douter de rien on sombre dans l’inconscience et l’on part dans le monde des rêves.
De ce rêve, Gilles s’en serait bien passé.
En fait ils ne sont pas allés sous la douche, ils se sont simplement endormis et Gilles à juste rêvé la suite.
A cet instant Manu ouvre un œil, sans doute surpris de voir Gilles le regard encore hagard, il glisse sans main dans la sienne en se demandant ce qui se passe.
Gilles lui dit simplement avoir fait un mauvais rêve et qu’il a besoin de reprendre ses esprits.
Manu l’entraîne alors sous la douche. Gilles se laisse faire, mais il est hors de question qu’ils jouent à faire les enfants et il est surtout hors de question que Manu lui propose d’aller au resto.
Gilles refuserait avec une telle ferveur que Manu risquerait de ne pas comprendre.

En guise de douche, Manu fait couler un bain et les deux garçons se laissent couler dans cette eau chaude qui détend immédiatement les muscles de Gilles.
Manu masse Gilles dans le bain et cela à tout de suite un effet bénéfique sur ce dernier qui se détend totalement et se laisse aller contre Manu.
Lorsqu’ils sortent tous les deux du bain, les deux garçons décident de sortir prendre l’air et d’aller faire une surprise à Biquet et Jean-Yves, le couple d’amis quadra de Manu.
Ils habitent à quelques rues de là, et cette déambulation dans les rues est particulièrement agréable car le fond de l’air est très doux et ni l’un ni l’autre n’ont envie de prendre le bus.
Une marche à pieds bienfaisante. Gilles, tout en marchant, ne peut s’empêcher de repenser aux détails de son cauchemar. Il en a encore des frissons dans le dos.
Tout semblait si vrai… Les batailles dans la baignoire, le voyage en voiture et enfin le clash !!
Le cerveau est un organe qui peut nous jouer bien des tours étranges se dit Gilles, et il espère bien ne jamais vivre en réel la situation qu’il à vu dans son sommeil.
Il va faire en sorte que ce rêve ne soit en rien prémonitoire, dut-il ne jamais remonter en voiture avec Manu !

Vingt minutes plus tard ils sonnent à la porte du couple d’amis.
La porte s’ouvre en laissant apparaître le regard poupin de Jean-Yves qui, malgré sa quarantaine approchant, garde dans le regard une innocente fraîcheur qui fait plaisir à voir et d’autant plus au vu de sa réaction quand il voit les 2 garçons à sa porte.
Pas de fioriture, pas de tergiversation : il ouvre sa porte en grand et les invite immédiatement à entrer. Biquet qui à entendu la sonnerie pointe son nez aussi et laisse immédiatement transparaître sa joie quand il aperçoit les visiteurs.
Comme de bien entendu, les bouteilles d’alcool pour l’apéritif font une apparition quasi instantanée et les verres promettent d’ors-et-déjà de s’enchaîner joyeusement.

Biquet et Jean-Yves sont réellement eux aussi un couple antinomique dans le sens ou ils n’ont pas du tout les mêmes centre d’intérêt mais s’intéressent mutuellement l’un l’autre, ce qui n’est déjà pas si mal, voire même primordial.
Biquet est conducteur de camion et est régulièrement sur les routes la semaine. Jean-Yves, quant à lui, est archéologue. Il est passionné d’histoire, d’objets rares, de civilisations anciennes. Il est curieux de tout et surtout des autres, de leurs besoins, de leurs envies, de tout ce qui fait qu’un individu est unique.
Ils se sont rencontrés dans une cafétéria d’autoroute, et le surlendemain de leur rencontre ils emménageaient ensemble. Ca fait presque quinze ans, et ils adorent se remémorer ces instants.
Biquet est un passionné de cuisine et puisque personne n’a rien de particulier à faire ce soir, il se lance dans la confection d’un plat inopiné. Grâce à tout ce qu’il peut dénicher dans le frigidaire, il va faire naître un plat conjugué de saveurs telles, que même le plus aguerri n’aurait pas eu l’idée d’associer.
Gilles et Manu aident à dresser le couvert. Ils sont ravis à l’expectative de cette soirée improvisée et le plaisir qui se lit sur les visages de leurs amphitryons fait qu’ils se sentent définitivement serein ce soir.

Tandis que Biquet et Jean-Yves sont en cuisine, Manu ressert une tournée d’apéro tout en dansant légèrement au son de la musique cubaine qu’écoutaient les deux hommes avant l’arrivé des garçons.
Il glisse doucement sur le parquet, lève un verre de gin vers les lèvres de Gilles et l’abreuve de cet alcool.
Il met ensuite sa langue dans la bouche de Gilles et vole quelques gouttes du breuvage.
Gilles commence à sentir monter en lui l’excitation.
De la cuisine surviennent des odeurs de paprika, d’oignon et d’herbes de Provence.

Manu prend la main de Gilles et pose les verres sur la table basse.
Il commence à entamer une danse chaloupée, et Gilles le suit tant bien que mal.
Puis ils tournent l’un et l’autre, tels des danseurs de bals.
Comme disait la chanson : « Non je ne me souviens plus du nom du bal perdu, ce dont je me souviens c’est de ces amoureux qui ne regardaient rien autour d’eux, (…)ce dont je me souviens c’est qu’ils étaient heureux les yeux au fond des yeux… »

Manu regarde Gilles dans les yeux.
Gilles essaye de deviner ce que cache ce regard profond.
Manu n’a encore pas dit à Gilles que dans 24 heures il va disparaître…


A suivre...

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

C'est pas assez hard comme ça qu'il faut que tu en rajoutes? ....
Pfffff j'te jure.
Mais que fait la police?

8:22 PM  

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