20 avril 2007

Sur le Trajet (chapître treizième)

Nous sommes en avril, le soleil se fait plus perçant.
Gilles est content de lui, il a réussi son bac blanc, il part donc avec plus d’assurance pour clore l’année scolaire. Et s’il réussit, il à d’ors-et-déjà l’envie de se diriger vers le culturel. Pour lui, l’idéal serait de faire de la critique cinématographique. Quoi de mieux pour lui qui devient de plus en plus un cinéphile avertit et qui, par ailleurs, aime beaucoup la littérature et l’écriture. Ainsi, il ferait d’une pierre deux coups.
Il s’est renseigné, et la faculté des « Lettres et des Arts » peut l’amener, au bout de 2 ans d’études à intégrer « l’Institut de la Communication » qui dispense lui-même des cours d’histoire et de sciences de l’audio-visuel et de la cinématographie. Il a aussi l’envie de s’essayer à la photographie et à l’analyse des scénarios. Bref, toute sortes d’envie qui lui tape dans la tête.
Il y’a bien longtemps qu’il n’a eu une envie forte et déterminée de ce qu’il voulait pour lui plus tard. Aujourd’hui il a l’esprit clair. Sa décision est prise.
Il va en parler à ses parents rapidement.
Manu, quant à lui, connaît les passions qui animent Gilles, et le pousse évidemment à suivre sa propre étoile. Car quand Gilles lui parle de tel ou tel film qu’il aime ou qu’il n’aime pas, Manu l’écoute toujours avec attention. Gilles se souvient que lors d’une soirée avec les amis de Manu, ce dernier avait pris sa défense en arguant que le simple fait que Gilles avait aimé le film suffisait à lui donner envie d’aller le découvrir par lui-même. C’est ainsi que Gilles lui fit découvrir deux de ses films favoris « Sunset Boulevard » de Billy Wilder et « Imitation Of Life » de Douglas Sirk. De grands classiques, certes, mais des œuvres qui ne laissent pas indifférents, des œuvres coups de poings. Ca emporte comme une déferlante, et l’on en ressort pas vraiment indemne.
Manu a été pris par cette vague et depuis lors fait une confiance aveugle en Gilles pour choisir les films qu’ils vont voir ensemble.

Un soir ils vont diner chez Isabelle et Amar.
Deux amis de Manu qui étaient là à la première soirée de Gilles quelques mois auparavant.
Elle est prof de danse contemporaine et lui travaille sur des chantiers.
Il est l’hétéro type dont tombe fous les homos ; extrêmement beau, cool et d’une tolérance à toute épreuve. Quant à elle, grande, élancée, brune, le visage fin et l’œil vert pâle. Bref, un couple divin. Ils sont adorables, ils aiment la fête, ils aiment les bonnes choses, et par-dessus-tout, ils aiment Manu et, de fait, ils aiment Gilles.
Car ils sentent que depuis qu’il est entré dans la vie de Manu, ce dernier va mieux et ils lui en sont reconnaissants
.
D’ailleurs Isabelle prépare un spectacle à La Maison de la Danse (à l’époque, elle était à La Croix Rousse et non pas dans le 8ème arrondissement de Lyon). Elle cherche un jeune danseur et propose à Gilles de la rejoindre dans sa troupe. Gilles lui fait bien comprendre qu’il n’a jamais dansé, mais peu importe pour elle, il lui manque un garçon pour monter « Alice au pays des merveilles » et elle à jeté son dévolu sur Gilles.
Elle tâte sa cuisse, il est jeune et élancé à cette époque, aussi il se laisse faire.
La cuisse est ferme et il y’a un muscle sur le côté qui fait penser à Isabelle que la jambe pourra se lever sans problème. Bref, elle le veut, un point c’est tout !
La partenaire d’Isabelle se nomme Régine, et c’est elle qui va commencer par les bases classiques pour assouplir le corps de Gilles, le rendre un peu plus virevoltant...
Gilles, sans le vouloir se trouve entraîné dans une aventure qui va durer plus d’un an.
Ils conviennent qu’il intègrera la troupe à la rentrée, en septembre.
A raison de dix heures par semaine, en plus des cours, il va trimer dur le jeune garçon.
Gilles est content de cette expectative finalement. Il ne sait pas trop dans quoi il se dirige, mais bon, après tout cela ne peut être qu’intéressant, et ça lui fera faire de l’exercice, ça c’est sur.
D’ailleurs il n’imagine même pas à quel point encore !!

Toujours est-il que cette soirée est tout à fait réussie. Gilles s’amuse pleinement et parle également beaucoup avec le couple homo quadragénaire, Biquet et Jean-Yves. Ils sont terriblement drôles et font la gloire de ces petites soirées de quartier.
Eric de Paris est là également ainsi que Sylvie qui est toujours aux petits soins avec Gilles.
Il y’a aussi Hélène, une prof d’anglais rousse et totalement déjantée. Un vrai délire de parler avec elle également.
L’alcool aidant, tout ce petit monde s’amuse vraiment.
A l’exception d’un seul toutefois…

Manu est dans son coin, et bois un peu plus vite que les autres.
Manu commence à se demander pourquoi les gens vont si souvent vers Gilles.
Manu commence à comprendre que Gilles prend de plus en plus d’importance dans sa vie, mais aussi dans la vie des « siens »
Manu commence à étouffer légèrement.
Manu se ressert un autre verre…


A suivre...