14 avril 2007

Sur le Trajet (chapître quatrième)

Le diner en famille se passe au mieux car G est aux anges. De plus cette époque de fin d’année et les fêtes de Noël approchant, mettent toujours le garçon dans un état d’excitation positive.
Malgré avoir fêté ses 18 ans six mois auparavant, G conserve toujours une âme d’enfant à l’approche de cette époque magique.

C’est intimement lié aux souvenirs certainement et aux grandes soirées en famille avec les paquets cadeaux et les lumières de l’arbre de Noël.
Moment privilégié que celui de la mise en place de l’arbre et de la décoration de celui-ci. Les lumières multicolores, les guirlandes soyeuses et les boules dorées.
Puis les vacances bien-sûr. L’excitation du dernier jour des cours. La sonnerie qui retentissait et tous les enfants criaient en se dirigeant vers la sortie. Ils savaient tous que ces vacances étaient particulières car le père Noël allait leur rendre visite.
G avait cessé d’y croire bien avant l’heure, mais ces instants d’avant garderont toujours pour lui, un goût de sucre. Le goût de l’enfance, à jamais disparue, mais qui submerge parfois nos sens et nous embarque pour quelques instant volés d’innocence retrouvée.

Dès le lendemain G saute du lit aux alentours des 9 heures. De bonne humeur en ce samedi matin il se jette sur le téléphone pour composer le numéro de M.
Il a rêvé de lui toute la nuit et n’a qu’une envie c’est de le revoir très vite.
Le cœur bat la chamade tandis qu’il compose le numéro. Le serpentin téléphonique n’en finit pas…

Et oui… Qui se souvient du serpentin téléphonique à l’époque ou les appareils étaient analogiques et où l’on devait patienter pour écouter la première sonnerie ?

Ainsi le serpentin s’insinuait dans la ville en direction de M.
Première sonnerie, boum-boum, boum-boum…
Deuxième sonnerie, boum-boum, boum-boum…
Troisième sonnerie : « Allo ? »
Sa voix enfin !! G balbutie, se sent un peu bête au bout du fil. En plus il le réveille en l’appelant si tôt. M à fini son service à 3h et est sorti boire quelques verres par la suite. Il est rentré tard et est un peu naze. G se sent mal de l’avoir dérangé et ne sait pas trop quoi dire. Pourtant M semble content de l’appel, d’ailleurs il fait une proposition à G qui n’en croit pas ses oreilles : « Si tu veux venir maintenant, je pourrais finir ma nuit dans tes bras ? »…
30 minutes plus tard G sonne à sa porte.
M est nu sous un peignoir blanc. Il le prend dans ses bras et le conduit au lit. Il laisse glisser le peignoir et se couche. G se déshabille et se couche à ses côtés. Le corps de M est chaud du sommeil interrompu et G se sert contre lui. Les bras de M l’entoure et comme par enchantement G se relaisse glisser dans un sommeil des plus serein.

Vers treize heures G se réveille de nouveau. Il a un peu faim. M ouvre un œil également. Sans doute tarauder par le même besoin. Les regards échangés empreints de sommeil et de sourires restent en suspens dans le cœur de G. Il se sent tellement bien que cela semble irréel. Il va se réveiller sans doute bientôt d’un sale rêve qui lui aura fait croire au bonheur.
Mais non, tout est bien vrai et M. laisse glisser sa langue sur le ventre de G et se dirige vers le bas. Les ébats sont encore empreints de douceur, de caresses, de vraies sensations d’élancements au creux du ventre, au rouge du cœur.

Après quelques instants de plaisir, les 2 garçons se regardent.
G lit dans les yeux de M une vraie tendresse, mais également des gouffres, des failles qui font que G, à cet instant précis, redoute quelque chose. Des mots qui vont arriver, des maux qui vont s’y rattacher.
G ne sait pas pourquoi il à cette intuition. Il se dit que chacun à sa part d’ombre, mais que celle de M est épaisse. D’ailleurs, les yeux de ce dernier commencent à briller.
G rapproche son visage du sien et le fixe avec toute la douceur du regard qui, sans besoin de paroles dit : « Vas-y, dis-moi ce que tu n’oses pas me confier… N’ai pas peur, car qui suis-je pour te juger ? ».
M à bien lu dans le regard de G.
Il se sent en confiance.
Il commence à parler.
Et G se dit que, non, il ne s’était pas trompé quant à la profondeur des gouffres…


A suivre...