18 avril 2007

Sur le Trajet (chapître huitième)

La mère de G engagea la conversation tandis qu’ils étaient tous deux assis en train de commencer de manger :

- « Alors ? Comment va ta vie en ce moment ? On se croise entre deux portes la plupart du temps et l’on a jamais véritablement le temps de parler. Les études… ?
- Ca peut aller. Je me maintiens dans une bonne moyenne. J’ai un bac blanc dans quelques semaines. C’est sur ça que je bossais ce matin ; ça devrait bien se passer.
- Et c’est qui cette copine chez qui tu passes presque toutes tes nuits ?
- Une copine, c’est tout. Elle habite à côté du lycée, c’est pratique. Puis on s’entend bien…


G cherche à changer de sujet illico-presto :

- Sinon, ce week-end je ne pourrais pas aller chez les cousins, j’ai un truc de prévu, une soirée…
- Encore une soirée ? J’ai l’impression que tous les soirs sont des « soirées » en ce moment !
- Ben oui c’est vrai, puis j’ai l’impression que c’est pas prêt de s’arrêter !
- Que veux-tu dire ?
- Et bien que j’ai rencontré pas mal de nouvelles personnes ces derniers temps et l’on s’entend plutôt bien.
- C’est bizarre, je te trouve différend depuis quelque temps. Tu as changé, tu es plus sur de toi qu’avant, moins dans le retrait.
- Peut-être… Après tout j’ai 18 ans, faut bien que je grandisse un peu !


Le plat terminé, G débarrasse les assiettes et sort le fromage. Madame mère ne bouge pas pour l’instant et semble perdue dans ses pensées. Elle reprend :

- Je pense que c’est lié à autre chose que le simple fait d’avoir 18 ans. Je pense que tu as rencontré quelqu’un et que cela influe sur ta personnalité.
- Ben oui je viens de te dire que j’ai rencontré plusieurs personnes dernièrement !
- Je ne te parle pas de plusieurs personnes ! Je te parle d’UNE personne. Et cette personne n’est pas une copine de lycée. Cette personne c’est la p’tite gueule d’amour qui vient de sortir d’ici ! Cette personne est un garçon dont tu es en train de tomber amoureux !


Silence….

- Alors ? J’ai raison ou bien j’ai raison ?
- Oui… tu as raison !


Autre silence… Puis la mère reprend :

- Tu sais mon chéri, je ne suis pas tombé de la dernière pluie. Depuis cette lointaine époque où j’avais lu la lettre, je n’ai jamais sortie ça de mon esprit. J’ai toujours su que ça referai surface un jour. Si tu sais, si tu es sur, si tu n’a aucun doute sur le fait que tu sois homosexuel et bien il faut continuer ainsi. Rien n’est plus important pour moi que de te savoir heureux. En plus il à l’air bien ce garçon… Une première impression est souvent la bonne. Et moi il m’a fait bonne impression. Je te demande simplement de faire attention à toi. Cette maladie qui ravage tout et surtout le milieu homo, il faut t’en protéger. Tu t’en protèges hein ?
- Oui maman, ne t’inquiètes pas. Je n’aurais jamais imaginé cette réaction de ta part.
- Je ne vais pas sauter de joie, je ne te le cache pas. Dans l’absolu, il faut que je me fasse à l’idée de n’avoir jamais de petits enfants. C’est surement ça le plus difficile. Mais c’est comme ça. Il faut accepter les choses. Ce n’est la faute de personne. C’est la nature, un point c’est tout.
- Oui surement… En tout cas je me sens mieux maintenant que tu le sais.
- J’imagine. Par contre je ne suis pas sur que ton père réagisse de la même façon. Faut attendre un peu. On va l’éduquer en douceur.
- Ok maman ! Merci.
- Je t’aime comme tu es.


G retourne dans sa chambre et appelle immédiatement M au téléphone. Il lui raconte toute l’histoire de la conversation avec sa mère, de son envie d’en parler à ses plus proches amis, de commencer à relever la tête et à ne plus raser les murs.
M l’incite à foncer, à se libérer. M est content et est fier de G.
G se sent pousser des ailes. C’est un peu sa révolution à lui. C’est une avancée énorme qu’il jugeait impossible quelques jours auparavant et qui aujourd’hui est devenue une réalité en toute innocence.
Moins de mensonges, moins de cachotteries.
C’est une libération. Et cette libération il l’a doit à M.
Et ça il le sait, il en est certain au plus profond de son âme : il ne l’oubliera jamais !

Aujourd’hui G ne se cache plus.
Aujourd’hui il s’appelle Gilles, et aujourd’hui il est amoureux de Manu.
Aujourd’hui Gilles et Manu sont un couple et Gilles part à l’assaut.
Les jours qui suivent sont des révélations multiples à des gens en qui il tient. Et à chaque fois il reçoit des messages positifs, que cela ne change rien à leur amitié.
Certains s’en doutaient mais préféraient attendre qu’il leur en parle lui-même.
L’univers de Gilles se colore de multiples façons.
L’amour ça donne des ailes. L’amour de Manu, l’amour des siens, l’amour de ses amis.
Gilles s’envole…

Sans doute trop haut...
Sans doute trop vite...


A suivre...

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

J'ai le coeur au bord des yeux....
mimi

1:23 PM  

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