21 avril 2007

Sur le Trajet (chapître quatorzième)

Les deux garçons partent de chez Isabelle et Amar vers les 4h du matin.
Lorsqu’ils se retrouvent tous les deux dans la rue pour rentrer à pieds, un lourd silence pèse sur leurs pas. Gilles fait mine de ne rien remarquer et tente d’amorcer un dialogue nocturne tandis qu’ils arpentent les rues mortes de la ville.
Manu répond de façon évasive, fuyante. Des onomatopées, des mots brusques, cinglants. Il regarde droit devant lui et marche assez vite. Malgré l’alcool ingurgité, il ne tangue pas.
Gilles ressent la violence contenue et se sent mal à l’aise. Il veut comprendre. Mais pour cela il faut poser de questions et quelque chose lui dit que ce n’est pas du tout le bon moment pour le faire. Alors il se contente de marcher à ses côtés et essaye de respirer calmement.
Il se profile à l’horizon un changement dans leur relation et Gilles refuse d’y penser. L’idée d’une possible dispute qui pourrait se transformer en quelque chose de plus grave lui glace déjà le sang.
Alors il n’y pense pas, il regarde devant lui aussi, lève parfois les yeux, s’accroche à une étoile et continue sa marche.

Lorsqu’ils arrivent, quelques instants plus tard, à l’appartement, Sylvie est déjà là. Elle était partie un peu plus tôt. Elle ne dort pas encore et devine tout de suite la tension entre Gilles et Manu. Mais elle connaît bien ce dernier et ne relève pas la situation. Elle se contente de regarder Gilles en lui faisant comprendre qu’elle à saisi le malaise mais qu’il vaut mieux faire silence ce soir.
Manu se déshabille sans un mot et se couche. Gilles reste planté comme un con, ne sait pas quoi faire. Partagé entre l’idée de se coucher aussi ou celle de rentrer chez ses parents. Mais le fait de se soumettre aux multiples questions de madame mère, qui ne manqueront pas d’arriver, le décourage d’avance.
Aussi reste-t-il dans la cuisine un moment à boire de l’eau et à fumer des cigarettes.

Environ une demi-heure plus tard, Manu entre dans la pièce.
Il a mal à la tête. Gilles lui sort ses cachets magiques d’aspirine à 1000 mg.
Manu avale la mixture en faisant la grimace et s’assoit en face de lui. Il le fixe de son regard bleu métal.
Gilles en fait autant.
Manu sait que Gilles ne comprend pas et il sait qu’il meure d’envie de poser des questions.
Et il sait également qu’il ne le fait pas pour éviter un clash qui ne manquerait pas d’arriver.
Manu comprends dès lors combien ce garçon tient à lui.
Il comprend qu’il est devenu pour Gilles un pilier de vie, de sa vie, des ses nuits, de ses jours.
Il n’a pas l’habitude de ça Manu. Ca lui fait peur de devenir essentiel à quelqu’un.
Lui qui n’a jamais été vraiment aimé par quiconque.
Lui qui s’est perdu plus jeune après avoir perdu l’amour des siens.
Lui qui s’est perdu dans la drogue et la violence.
Lui qui a passé des années entre quatre murs sans l’amour de personne.
Seul, toujours seul dans son cœur Manu.
Que peut-il bien faire de tout cet amour que ce jeune garçon lui offre ?
Comment on fait pour rendre cet amour au centuple ?
Comment on fait pour ne pas décevoir l’autre ? Lui qui se dit que de toutes façons l’autre est toujours déçu un jour ou l’autre…
L’amour n’est-il pas fait pour se terminer un jour ? Après tout, si l’amour à des ailes, n’est-ce pas pour s’envoler ?
Comment il va faire Manu pour résister à l’envol ?
Il sait que les ailes commencent à se rouvrir dans sa tête.
Pourtant, si avant cela ne lui posait pas de problème, aujourd’hui c’est différent.
La différence c’est qu’il est amoureux bien sur et qu’il est aimé en retour aussi fort.
Alors tout ça lui fait peur à l’ange blond aux yeux piscine.
Puis ce mal de tête qui n’en finit pas !!

Gilles lit tout ça dans le regard de son amour.

Manu tend la main par-dessus la table et caresse la main de Gilles.
Il à des larmes au coin des yeux Manu.
Ca fait boum dans la poitrine de Gilles et il se jette sur lui, l’embrasse fort, si fort.
Il ouvre le peignoir blanc de Manu car il est nu dessous.
Il laisse glisser sa langue le long du ventre, il à envie de le dévorer tellement ce qu’il ressent est d’un désir d’une violence insondable.
Il se fait peur Gilles, mais il n’a plus de limite.
L’étreinte est spasmodique, les vêtements de Gilles glissent rapidement au sol.
L’orgasme est déconcertant de rapidité.
C’était comme une évidence qu’il fallait qu’ils aient leur plaisir au même instant.

Les cœurs cognent entre eux tandis que Gilles à son visage posé sur le cou de Manu.
La table de cuisine est dévastée par leurs gestes animaux.
Ils ont la respiration saccadée et la bouche sèche.
Manu commence à rire légèrement… Il pense à Sylvie de l’autre côté du mur qui à du profiter de tous les bruits.
Gilles rit également tout en se redressant.
Comme pour répondre à ça, Sylvie laisser échapper un « Vous êtes toujours vivants ? » qui achève de libérer la franche séance de rigolade qui s’ensuit.
Manu n’a plus mal à la tête, l’orgasme l’en a délivré.
Ils foncent sous la douche tous les deux puis descendent une bouteille d’eau avant d’aller se coucher.
Une bise à une Sylvie qui ronchonne et au lit !

Les deux amoureux s’endorment au petit jour naissant.
Dans les bras l’un de l’autre ils se réchauffent.
Gilles sourit, même s’il vient de comprendre que forcément, ce soir ce n’était qu’un début.
Que l’histoire va se répéter forcément, qu’elle va se déliter obligatoirement.
Car toutes les questions que se posent Manu trouveront réponses s’il le veut vraiment.
Mais pour le vouloir, il va devoir se mettre en danger.
Manu n’est pas apte à ce danger du cœur, à celui des sentiments.
Gilles le sait.
Gilles le sent.
Ce soir c’est le début d’une fin annoncée…


A Suivre...

3 Comments:

Anonymous Anonyme said...

NON!
Je veux changer la fin de l'histoire!!!!
Toi qui voulait analyser des scénarios tu peux pas faire quelque chose?

12:10 PM  
Blogger Dragibus Rinpoché said...

bah j'aurais envie de dire comme aurel... mais j'y peux rien, j'ai toujours préféré les fin tragiques, à la "sunset boulevard"...
j'espère tout de même que ça ne finira pas comme cela, même si l'idée de voir Gilles descendre les escaliers en robe à lamé et chinchilla devant les caméra est assez séduisante!

12:20 PM  
Anonymous Anonyme said...

Bon il faut qu'on parle.
Tu as commencé par donner l'apéro avec tes premiers chapitres.
Une fois l'intrigue lancée, le rythme de publication s'est accéléré.
Tu as multiplié les rebondissements avec des posts jusqu'a 2 post par jour!!!
Et là PLUS RIEN de puis le 21 Avril.
Comment peux-tu nous faire cela?
Comment peux-tu me faire cela?
L'histoire n'est pas finie!
Si ça continue je vais me transformer en Kathy Bates et tu seras mon James Caan.... Alors?

5:15 PM  

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