18 juillet 2006

Histoire Simple

C’est une histoire simple. L’histoire d’un garçon né un samedi sous un soleil d’été.

D’aussi loin qu’il s’en souvienne, le garçon, il semble toujours avoir été bercé par le bonheur et la joie de vivre durant toute son enfance. Les souvenirs sont flous mais des sensations de bien-être et de douceur sont présentes.
Elles ne le sont pas par hasard. Il n’y a pas de hasard dans les souvenirs, la mémoire. Oui, le garçon était bien…

Au début de l’adolescence les choses se sont un peu compliqués.
Vers les 11 ans, il était au collège le garçon. Et même si depuis très longtemps il savait qu’il regardait davantage les garçons que les filles, il n’avait jamais su nommer ça. D’ailleurs cela ne lui posait pas de vrais problèmes, même s’il savait que c’était un peu bizarre.
Pourtant à 11 ans, d’autres garçons, un peu plus âgés, on su nommer ça : « sale pédé »
Le garçon a du jouer à masquer tout ça pendant 2 ans. Il n’aimait pas les problèmes, il avait peur des grands, il jouait avec les filles plutôt, et par-dessus tout il était d’une timidité maladive. A peine on lui parlait qu’il devenait écarlate.

A 13 ans pourtant, le garçon avait grandi. En l’espace de deux ans il avait pris plus de 20 cm de hauteur et de fait se sentait plus à l’aise dans son corps. Un peu joufflu avant, il s’était allongé, et faisait, de fait, beaucoup plus âgé que son âge. Il avait 13 ans, on lui en donnait volontiers 17.

Le 2 mai 1982, le garçon fit l’amour avec son premier mec. Il avait menti en disant qu’il avait 17 ans. L’autre mec en avait 23, mais peu importe. Le garçon voulait baiser à tout prix. C’était un besoin violent, irrépressible. Le garçon voulait gouter au corps masculin. Ce corps qui le faisait fantasmer depuis tant d’années.
Ce n’était pas génial, voir pas terrible du tout. Pourtant, au vu de l’excitation première, le garçon savait que les corps masculins feraient dorénavant partis de sa vie.
Dès lors le garçon se sentit plus fort en classe, plus fort face aux autres et plus fort dans sa tête. Il roulait même un peu des mécaniques.

Pendant 5 ans, le garçon enchaîna les histoires de cul, les corps inconnus dans les endroits les plus glauques. Le garçon avait tellement longtemps retenus ses pulsions, qu’une fois la première fois passée, les autres se révélaient beaucoup plus simples. Ascenseurs, caves humides, salles de cinéma X. Rien n’arrêtait le garçon.
C’était bien avant l’arrivée du Sida…
Heureusement, car le garçon faisait tout et n’importe quoi.

Puis le garçon a eu 18 ans et il a rencontré son premier amour. Ca à changé sa vie, ça l’a ouvert aux autres d’une autre façon. Et il a enfin pu avouer à ceux qu’il aimait et qui l’aimaient, qu’il était homo. Une vraie révolution intérieure, une vraie délivrance.
Le garçon a eu la chance d’avoir des parents et des amis compréhensifs, à l’esprit ouvert et positif.
Le garçon s’est vu pousser des ailes. Il voulait conquérir le monde.

Pendant 8 ans le garçon à réussi ses études, le garçon a fait de la radio, de la photo. Le garçon était fan de cinéma et il s’est dirigé vers une voie toute tracée. Le journalisme, la critique de films. Il a même réussi à intégrer l’Institut Lumière, il avait l’impression d’être au centre du monde. Puis certains amis sont partis dans les étoiles, son premier amour aussi. Et sans en prendre vraiment conscience, le garçon ne vivait plus aussi pleinement. Il avait souvent la tête dans les étoiles aussi. Sans doute pour être plus près d’eux .

Le garçon s’est lancé dans la vie associative. Il a appris beaucoup, découvert de nouveaux combats. Pendant 3 ans il a combattu, s’est fait de nouveaux amis et en a perdus d’autres.
Fatigué de tout ça le garçon à baissé les bras durant 1an ½.

Il n’a plus travaillé, il a quitté l’associatif et s’est mis à sortir plus que de raison. Aucun regret, car durant ce temps, même s’il s’est un peu perdu, il a fait de belles rencontres. Des rencontres qui sont encore là, aujourd’hui.

Puis le garçon a retravaillé. Il était à l’aube de ses trente ans. Il a pris un travail alimentaire car, pensait-il, ce n’était pas pour longtemps.
9 ans plus tard, le garçon travaille toujours au même endroit. Et même s’il a évolué dans son travail (et encore pas autant qu’il aurait pu, s’il s’en était donné la peine), le garçon travaille pour sortir et faire la fête.
C’est son seul but aujourd’hui.
Mais il est content de ça bien sur, car là aussi, depuis plusieurs mois il a rencontré des personnes géniales qui lui démontrent chaque jour des marques d’affections qu’il n’aurait jamais imaginé.
Le garçon donc est heureux.

Il a simplement, certains soirs bien sombres, le regret d’avoir abandonné ses rêves. De les avoir laissés derrière lui pour vivre dans un petit confort quotidien qu’il n’a plus, aujourd’hui, la force de quitter.
Quand il était plus jeune, le garçon se disait qu’à la croisée des chemins, il prendrait celui qui serait recouvert de fleurs sauvages.
Le garçon n’a jamais été assez loin pour trouver ce croisement.

Mais il a trouvé des amis.
Et quand il ferme les yeux il voit leurs traces, il sait qu’ils sont présents.
Partout ou la sève monte de la terre, ou embaume une fleur et où s’incline le blé dorée.
Il les sent dans l’air léger qu’il respire avec délice.
Enfin, il entend leurs voix qui se mèlent aux chants de l’été…

Ce garçon vous remercie de l’avoir lu jusque là.

9 Comments:

Anonymous Anonyme said...

et si tu repartais à la recherche de ce croisement... il n'est pas trop tard... si la route te fais peur... je serais là pour te tenir la main... tu donnes tant aux autres... et si tu gardais un peu de ton coeur pour toi... tu es une flamme certes... mais il est encore trop tôt pour que tu deviennes une étoile...

9:17 AM  
Anonymous Anonyme said...

Bien sûr on a tous eu des rêves.
Bien sûr on en a tous abandonné certains.
Bien sûr ...
Mais si on réalisait tous nos rêves, que nous resterait-il à rêver?

Ta flamme n'est pas de celles qui ne durent qu'un instant, elle est comme la braise au milieu de la cendre, toujours là, présente, chaude pour les autres mais aussi pour elle-même. Elle est un bien précieux que nous nous devons de préserver...

3:13 PM  
Anonymous Anonyme said...

Comment faire un comm émouvant après ces deux là ???

Te dire tout simplement que même si nous ne nous sommes jamais vu, je suis de tout coeur avec toi et je t'embrasse très très fort !

Si, juste une chose : l'année où tu as fait l'amour la première fois, un autre garçon venait au monde et ne se doutait pas un seul instant qu'il aurait le même sentiment que toi los de son adolescence... Ma pomme !

2:08 PM  
Anonymous Anonyme said...

En tout cas, il a l'air sacrément attachant le garçon ...

3:44 PM  
Anonymous Anonyme said...

J'irai dire à ce garçon "un peu dans la Lune", qu'il est un Soleil dans nos vies et qu'il met des Etoiles dans nos yeux.
J'irai dire à ce garçon que ses rêves sont devant lui, pas derrière.
J'irai dire à ce garçon qu'à "la croisée des chemins", il a su choisir celui "recouvert de fleurs sauvages" que nous sommes, et je l'en remercie...
J'irai dire, surtout, à ce garçon, qu'il m'est devenu en peu de temps indispensable, que je l'aime et qu'il peut compter sur moi quoiqu'il arrive...
J'irai dire, enfin, à ce garçon, qu'il me touche, m'apaise, et parviens parfois, par ces textes, à mettre des mots sur mes maux.
Pour tout cela Merci d'être là...

6:26 PM  
Anonymous Anonyme said...

" And we don't wanna live for ever, and we know that suffering is so much better "les espoir et les reves font le quotidien... libre a toi de t assouvir... lluv!

2:59 PM  
Anonymous Anonyme said...

" And we don't wanna live for ever, and we know that suffering is so much better "les espoir et les reves font le quotidien... libre a toi de t assouvir... lluv!

2:59 PM  
Blogger Dragibus Rinpoché said...

et je poserai bien une question au garçon, il me répondra mardi peut être...
"l'est-il vraiment?"

12:33 PM  
Anonymous Anonyme said...

Hi! Just want to say what a nice site. Bye, see you soon.
»

7:57 PM  

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