14 mars 2006

Sandy

Ma p’tite sœur du sud.
Je t’ai rencontré en classe de 6ème , il y’a plus de 25 ans maintenant ! J’étais assis au fond de la salle, comme tous les très bons éléments (LOL).
Toi tu es arrivée en milieu d’année, tu étais la petite nouvelle !!
Tout de suite on s’est regardé et on s’est fait un petit sourire !!
Ce petit sourire allait nous emmener très loin…

Très vite tu t’es détaché de la classe tant tu étais douée en beaucoup de matières et surtout les maths.
Moi j’étais un vrai nul en math.
Tu m’impressionnais en fait.
Par les petits travers de la fin de l’enfance et du début de l’adolescence on s’est rapprochés et l’on est « sortis ensemble » comme on disait à cette époque là.
Je me rappelle que j’étais réellement amoureux de toi, même si je ne savais pas vraiment ce que ça voulait dire à proprement parler.
Toujours est-il que lorsque la fin de l’année est arrivée, j’attendais avec impatience de te retrouver à la rentrée.
En 5ème nous n’étions plus dans la même classe.
Mais on se voyait à la récré, on s’écrivait des poèmes, des petits mots.

Je ne sais plus ce qu’il s’est passé mais un jour nous avons cessé de nous parler.
Qu’est-ce que nous avions fait ?? Je ne sais plus.
Nous ne nous sommes plus adressé la parole durant 2ans1/2.
Pourquoi Sandy ?? T’en souviens-tu ?

Arrivés à la fin de notre 3ème et sachant qu’on allait tous les deux dans des lycées différents, on s’est rapprochés finalement. Se disant que ce serait trop bête de se perdre de vue pour toujours. Alors on s’est reparlé.
On a retenté une petite histoire d’amour. Mais ça n’a pas duré.

On est partis sur d’autres bases. On a construit une amitié.
Forte.
Puissante.
Eternelle je pense.

On allait au ciné, on allait se faire des petites bouffes à droite à gauche.
Toi tu étais à Lumière, moi à Colbert. On se voyait régulièrement les week-ends et la semaine on s’écrivait.
On habitait la même ville, mais on s’écrivait.
Nous avons toujours privilégié une relation épistolaire. C’était un besoin de s’écrire… de se lire.
Ce fut encore plus évident lorsqu’un été tu m’as appris que tes parents déménageaient sur Marseille.
J’étais triste ce jour là que tu partes loin de moi. Je perdais une partie de mon passé, de mon histoire.
Mais l’on a juré de ne pas s’oublier.

Durant plus de 20 ans on s’est écris, on s’est livrés toutes nos peurs, nos doutes d’adolescents, nos doutes de nos débuts dans l’âge adulte, nos angoisses perpétuelles.
Nos lettres s’étalaient toujours sur plusieurs pages. Une débauche de mots, une débauche de vies.
Tu as été la première à qui j’ai dit que j’étais gay.
Tu le savais depuis un certain temps, mais tu attendais que je t’en parle.
J’ai été le premier à écouter tes envies de suicides adolescentes, ton mal-être et tes attentes de femmes.
Tu es venu à Lyon pour mes 18 ans.
On se voit régulièrement tous les mois d’août sur la côte chez mes parents.
J’ai assisté à ton début d’histoire avec celui qui allait devenir ton futur mari.
Je t’ai vu enceinte de ton premier enfant, puis enceinte du second.

.Aujourd’hui tu es toujours là et moi aussi.
On est toujours ensemble.
Tu as 2 enfants que tu adores, et un mari que tu n’aimes plus.
Il y’en encore plein de choses que l’on peut s’apporter.
Je vais t’aider de mon mieux pour traverser cette épreuve puisque le divorce est inévitable.
En août on se reverra comme chaque année, et l’on pourra parler de tout cela de vive voix.
D’ici là, notre relation épistolaire continue.
Même si elle n’est plus faite d’encre et de papier, elle est toujours aussi riche, aussi pleine de tout ce qui fait ce que nous sommes l’un pour l’autre depuis cette lointaine journée, dans une petite classe de 6ème au collège Victor Grignard en 1979.

Car l’on s’est suivi sans se perdre l’un l’autre, mais également sans oser imaginer ce qu’aurait pu être nos vies l’un sans l’autre
Je t’aime petite sœur de cœur.
Je t’aime petite Sandy.

2 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Et voilà... Je pleure... Je pleure de tout... de joie, d'émotion, de tellement de ce tout que je ne peux partager qu'avec toi, de cette manière là... Juste merci, mon frère de coeur. Je t'aime. Ne change pas !

7:56 PM  
Blogger Dragibus Rinpoché said...

bouh..... tout autre commentaire serait de trop...
je vous laisse entre vous...touchant cela dit!

7:07 AM  

Enregistrer un commentaire

<< Home