06 juin 2007

Sur le Trajet (chapître quarante troisième)

Il est presque 18h et les trois garçons n’ont pas vu passer la journée entre baignade, sieste et bonne petite bouffe à l’ombre des arbres.
Ils décident de rentrer à Lyon et de passer une soirée des plus tranquilles.
Les 48 dernières heures ne furent pas vraiment de tout repos, et c’est un doux euphémisme que de le dire !
Gilles décide de rentrer chez lui et d’aller retrouver Mme Mère et Mr Père. Cela fait un moment qu’il n’a pas donné de nouvelles.

Manu et David essaient de le convaincre de passer la nuit avec eux.
Gilles sait très bien comment se passera la nuit et il faut aussi qu’il ne se laisse pas entraîner dans une habitude d’une relation à trois.
Même s’il se sent bien avec eux et, contre toute attente, s’il est serein par rapport à ça, il doit cependant prendre ses distances.
Son histoire avec Manu est bel et bien terminée.
David n’est que de passage, et malgré toute la tendresse qu’il éprouve pour lui, continuer dans ce sens ne peut qu’amener à des dérives négatives.
Depuis 2 jours ils sont dans une expectative de fête et de délirs, mais tout à une fin et parfois il faut provoquer la conclusion avant qu’elle ne s’impose d’elle-même dans des conditions qui ne seraient pas toujours les bonnes pour chacun.

Manu et David accompagnent Gilles en bas de chez lui.
Manu voudrait dire bonjour à ses parents, aussi montent-ils tous les trois à l’appart.
Les parents de Gilles sont devant la télé et les accueillent avec beaucoup de plaisir.
Il est environ 19h30, et Mr Père en profite pour sortir quelques bouteilles car l’heure de l’apéro est sacré dans cette petite famille.
Mme Mère ouvre les festivités :

« Alors ? J’ai l’impression que vous ne vous êtes pas ennuyés ces deux derniers jours ?
- Effectivement, dit Manu, et comme cela faisait longtemps qu’on ne s’était pas vu avec Gilles on a décidé de rattraper le temps perdu.
- Ils ont fait office de guide pour moi, continue David. Je ne connaissais pas Lyon et je peux dire que j’ai été bien conseillé !
- J’imagine bien le genre des conseils qu’ont pu te prodiguer ces deux énergumènes, renchérit Mme Mère avec un sourire en coin. Tu es revenu pour de bon ? dit-elle à Manu.
- Oui, répond ce cernier, j’avais des choses à régler avec ma famille. Maintenant que c’est fait, je n’ai plus rien à faire là-bas. Ma vie est ici maintenant. »


Gilles observe et écoute cette discussion un peu en retrait. Il sert les verres d’apéritif. Il est un peu fatigué et se retrouver ici avec Manu comme avant le perturbe un peu.
Manu perçoit ce léger malaise et boit son verre rapidement en disant à David de faire de même, prétextant un rendez-vous important ce soir.
David comprend l’allusion et les deux garçons prennent congé une demi-heure plus tard.
Mr Père propose une seconde tournée.
Ils refusent poliment.
Gilles, lui, se ressert un verre dès que Manu et David sont partis.
Il est un peu mélancolique.
Mais c’est toujours comme ça après un week-end très festif et lorsque la pression redescend, elle est généralement accompagnée d’une lassitude extrême située à la frontière de la tristesse et de la fatigue.
Gilles sait très bien que dans ces cas là, le mieux à faire est de se coucher et de se réfugier dans le monde du rêve.
Fort de cette décision, il se jette sous une grande douche fraîche, se restaure un peu et part se coucher aux alentours des 22 heures.
Le sommeil est immédiat.
Lourd, profond, et si rêves il y’a eu, il n’en a, en général, aucun souvenir le lendemain.

Peu avant midi, Gilles fait surface.
A travers les volets filtre une lumière intense qui laisse présager que le soleil est bien présent et que la canicule s’installe petit à petit.
Pas de bruit dans l’appartement. Il semblerait qu’il soit seul et que ces parents soient sortis déjeuner ailleurs.
Il se lève tranquillement et prévoit de se prendre un petit déjeuner léger mais n’a aucune idée de la suite des évènements à venir pour meubler cette journée estivale.
Se jeter dans une salle de cinéma climatisée ? Aller à la piscine ?
Peu importe, mais il se jure de ne pas appeler Manu et David.
Il veut prendre un peu de distance.
Dans la cuisine, un mot est de nouveau posé sur la table ou sa mère lui note que Fabrizzio cherche à le joindre.
Gilles se dit qu’il va faire un effort et l’appeler.
Nous sommes mardi et Fabrizzio cherche à pouvoir le voir depuis le vendredi précédent.
Il verra bien ce qu’il a à lui dire.

« Allo Fabrizzio, c’est moi !
- Salut.
- Salut… Tu as cherché à me joindre.
- Oui… Je voulais m’excuser de mon attitude débile avant-hier soir en boîte.
- Débile… oui, c’est le terme qui convient, ponctue Gilles.
- Oui, c’est bon, n’enfonce pas le clou. Mais je me sens tellement mis à l’écart de ta vie que je ne comprends pas. Tu m’avais dit vouloir me revoir après des examens. Ils sont terminés depuis 5 jours et tu n’as fait que passer tout ton temps avec ton ex et son pote. Qu’est-ce que je suis censé faire moi au milieu ?
- Mais je ne sais pas Fabrizzio, tu peux peut-être aussi faire des choses de ton côté, voir des amis. Après tout, je ne t’ai rien promis. On ne s’est vu que 2 nuits et déjà j’ai l’impression que tu veux me mettre en cage et que je ne passe du temps qu’avec toi. Pour moi, continue Gilles, il faut que tu saches que cela n’est pas possible. J’ai besoin d’air pour respirer. Toi déjà, tu m’étouffes après deux semaines et seulement 2 nuits.
- Je sais… Je suis toujours dans l’extrême… Mais c’est que je tiens à toi et que depuis cette rencontre je me rends compte que tu me manque. C’est peut-être rapide, mais je t’assure que c’est réel. Et j’aimerai repasser du temps avec toi. J’aime faire l’amour avec toi. J’aimer parler avec toi. J’aime te regarder.
- C’est gentil ça ! Et je ne te cache pas que j’aime aussi ces moments avec toi. Et j’y ai beaucoup pensé pendant mes révisions. Le seul truc qui me bloque c’est tes excès de colère qui surviennent si brusquement, que, du coup, ça me bloque. J’appréhende tout ce que je peux dire ou faire, et ainsi, je ne suis pas aussi naturel que je le voudrai…
- Je vais faire un effort, je te promets. Dis-moi qu’on se voit vite, j’en t’en prie !
- Aujourd’hui si tu veux ! propose Gilles.
- C’est vrai ?? Tu veux ??
- Oui !
- Tu viens chez moi maintenant ?
- Ok, mais tu promets de pas me prendre la tête avec Manu ou qui que ce soit d’autre hein ?
- Promis bébé ! Allez, fais-vite, je t’attends.
- J’arrive ! »


Un peu moins d’une heure plus tard, Gilles sonne à l’interphone du grand immeuble vers la Place des Célestins.
Fabrizzio ouvre la porte.
Il est torse nu et porte un bermuda blanc qui lui arrive au dessus des genoux.
Il est pieds-nus.
Il sort visiblement de la douche car il a les cheveux encore mouillés et quelques gouttes brillent encore sur ses épaules.
Par ailleurs le bermuda est légèrement mouillé, comme si, pas tout à fait sec, Fabrizzio avait sauté dedans pour venir ouvrir la porte.
Il n’a donc pas pris le temps de mettre un sous-vêtement.
Gilles en s’approchant pour l’embrasser, s’en rend compte rapidement.
Le tissu, au bas du ventre, se tend immédiatement et laisse apparaître, en substance, toute la volonté de Fabrizzio de faire en sorte que cette entrevue se passe du mieux possible.
Il attire Gilles à l’intérieur, et ferme la porte immédiatement.
Il laisse glisser son bermuda et se plaque contre la porte d’entrée.
Il prend la main de Gilles et la fait glisser entre ses jambes.
Gilles se laisse griser et laisse sa langue suivre le même parcours.
De son autre main Fabrizzio retire la clé de la serrure et la dissimule sur un meuble situé derrière la porte d’entrée.
Il prend Gilles par la main et l’entraîne vers la chambre.
Une fois nu, Gilles fait l’amour à Fabrizzio sans s’imaginer que c’est véritablement maintenant, qu’il est en cage.


A suivre...

1 Comments:

Blogger Dragibus Rinpoché said...

Aie aie, ça se gâte on dirait... pas de répit pour les héros....

10:43 PM  

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