29 mai 2007

Sur le Trajet (chapître trente quatrième)

Durant les jours qui suivent, Gilles se met au travail et plonge littéralement dans les dernières révisions.
Les dernières épreuves s’approchent de plus en plus.
Il se sent serein par rapport à tout ça et les derniers bouleversements dans sa vie lui servent de tremplin pour aller de l’avant. Il n’en revient pas de trouver l’énergie et la concentration pour aller au bout de cette année scolaire.
Cela le rend plus fort, étrangement.
Depuis trois jours il passe son temps chez lui entre le bureau et les repas avec ses parents.
Il ne met pratiquement plus le nez dehors.

Néanmoins quand il prend un peu de temps, surtout le soir au coucher, pour laisser son esprit vagabonder, c’est vers Manu, en premier lieu, que vont ses pensées.
Un mois qu’il est parti. Un mois qu’il a planté Gilles dans un gouffre de solitude, et toujours aucune nouvelles.
Gilles à d’ailleurs appelé Sylvie aujourd’hui. Elle était heureuse de l’entendre. Elle lui a confirmé qu’aucune nouvelles ne lui étaient parvenues. Elle travaille beaucoup et n’est pas souvent à l’appart. Elle préfère car d’avoir vécu à 3 plusieurs mois et se retrouver seule lui mine le moral.
Gilles et Sylvie prévoient de se voir un soir pour diner après les examens du bac.
Elle veut l’inviter à diner à l’appart.
Gilles accepte, même s’il à une boule de tristesse à l’idée de revoir l’appartement de la rue du Dauphiné.
Revoir la salle de bains, la cuisine et enfin la chambre de ses premiers émois.
Revivre le temps d’un soir les images d’avant. Imaginer Manu sur le lit, le voir faire la cuisine, le voir servir des verres de vins, le voir sourire et rire tout en captant la tendresse d’un regard furtif qu’il avait envers Gilles lors des soirées pleines d’amis présents.

Gilles parle également de Fabrizzio à Sylvie. Il lui fait part de ses sentiments par rapport à cette nouvelle rencontre. Sylvie est dans un premier temps très heureuse de voir Gilles dans une perspective de reconstruction d’une histoire avec une nouvelle personne. Cependant elle lui dit de rester prudent, car Gilles lui fait part de ses inquiétudes face à certaines réactions excessives de Fabrizzio dans certains cas de figure.
Elle lui dit que ce genre d’attitude peut révéler une véritable schizophrénie latente et qu’il vaut mieux rester prudent.
Gilles l’avait déjà bien cerné ainsi, mais de se le voir confirmé le rassure, et l’inquiète en même temps.

Pourtant, certains soirs, lorsqu’il ne pense pas à Manu, les pensées de Gilles glissent vers Fabrizzio et son regard si sombre, son corps si parfait.
Gilles commence à avoir envie de lui. Il se dit qu’il sera heureux de le revoir et il espère que ces quelques jours de séparation auront fait avancer les choses, qu’il y verra plus clair.
Peut-être sera-t-il prêt à passer à autre chose.
Repartir à la chasse aux papillons, ces papillons qu’il sent dans son ventre quand il se met à penser à son bel italien. C’est un signe qui ne trompe pas Gilles, et lorsqu’il le perçoit, il se dit qu’une ouverture est proche.
Il lui suffit juste de patienter encore un peu.
Quelques jours, juste quelques jours…

Voilà, c’est le jour J de la reprise des épreuves.
Aujourd’hui les langues étrangères et l’histoire.
Dans 2 jours les maths et la physique.
Deux jours de plein stress.
Gilles passe donc chacune des épreuves du mieux qu’il le peut. Il n’a pas trop l’impression d’être en difficultés, sauf en maths qui n’est pas sa matière préférée, loin de là.
Gilles se sent plus littéraire, mais il fait contre mauvaise fortune bon cœur. Il va au bout de l’exercice, et rend à chaque fois une copie dans les temps.
Il à mit à profit chacune des minutes à passer sur chacune des épreuves.
Deux jours plus tard, Gilles est lessivé.

Il rentre chez lui aux alentours de 18h. Madame mère à d’ors-et-déjà sorti le champagne et Monsieur père fait péter le bouchon.
Non, on ne fête pas la victoire bien entendu, mais seulement la fin des épreuves, car c’est déjà une bonne chose de faîte !
Ce n’est pas le genre de la famille de vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, mais le genre est plutôt à faire la fête dès qu’une occasion se présente.
Ainsi les trois membres de la famille, réunis ce soir là, boivent le nectar des dieux tout en dégustant de bons petits plats spécialement cuisinés pour l’occasion.
Gilles fait le vide, laisse retomber la pression.
Maintenant, les jeux sont faits. Che sera, sera…
Légèrement ivre, et totalement repus, Gilles se couche vers minuit.
Il n’a même pas le temps de laisser son esprit vagabonder que le sommeil, déjà, l’envahi.
Morphée se soir n’a pas traînée. Elle l’a embarqué lui et toutes ses pensées.
Il dort sans discontinuer jusqu’au lendemain.

Presque midi, ‘le tour du cadran’ comme le dit souvent Madame mère.
Gilles se lève dans le silence de l’appart.
Ses parents sont partis déjeuner dehors et l’ont laissé dormir.
De toute façon il avait coupé la sonnerie du téléphone de sa chambre pour ne pas être dérangé.
Il entre dans la cuisine pour se faire un thé.
Deux morceaux de papiers sont sur la table.
Le premier dit «9h15 - Fabrizzio à appelé, faut que tu le rappelles en te réveillant »
Le second dit « 9h40 - Manu a appelé, il veut te voir ce soir »

Gilles à juste le temps de s’asseoir avant que ses jambes ne se dérobent.
Gilles sent son cœur au bord de l’explosion.
Gilles regarde par la fenêtre, le soleil est à son zénith…


A suivre...