09 février 2006

Fabrizzio

C'était quelques mois après ma rupture avec Manu. J'étais dans un bar (non...sans blagues ?).
Tes yeux étaient noirs, tes cheveux tout autant.
Ton sourire ne laissait pas d'alternative à imaginer ce qui allait se passer entre nous si j'y répondais.
Je t'ai souri.
Je n'aurais pas dû.

Dès lors nous sommes devenus proches.
Dès lors nous faisions l'amour dès qu'on le pouvait. Dès lors on s'est écorché les sens. Dès lors la suite était à prévoir...
On ne se noie pas dans la passion charnelle sans en perdre une partie de soi. A petits crocs tu dévorais ma vie. Je n'y faisais guère attention. Je t'avais dans la peau.
Un an de vie avec toi. Un an de nuits parfois blanches, parfois noires.

Tu ne pouvais supporter d'être éloigné de moi. Tu es venu habiter à côté de chez mes parents.
Tu es venu diner chez eux souvent, tu as dormi chez eux parfois.
Tu les aimais bien sûr. Un peu trop sans doute.
Tu voulais devenir leur second fils.

J'ai commencé à douter de toi, de ton passé si obscure. Un passé qui ne m'inquiétait pas tant je t'avais dans le sang. Mais tes réponses trop évasives et le fait que tu n'avais aucun amis d'avant notre rencontre m'ont fait me questionner.
Ou étaient tes parents ?
Ou était ta famille ?
Tes amis d'enfance ?
N'avais tu donc jamais vécu avant de me sourire ?

J'ai voulu t'évincer de ma vie. Tout devenais trop compliqué. Tout se terminait dans les cris, les coups, les pleurs.
Ma mère ne supportait plus tes appels intempestifs en pleine nuit ou tu menaçait de te suicider si je ne revenais pas. Tes tentatives évidemment n'étaient que des leurres.
Comme ta vie, comme ton coeur.

Le dernier soir tu t'es frappé la tête contre le mur, tu t'es taillé les bras avec un rasoir. Tu avais les yeux d'un fou.

J'ai fermé la porte sur toi. J'ai condamné toutes les autres. J'ai barricadé ma vie pour ne plus t'y voir.

Puis tu as disparu comme tu étais venu.
Fantôme ?
Tu as dû changer de vie une nouvelle fois. Aspirer le sang d'un autre.
Ton appartement était vide en quelques jours, et jamais plus je n'ai entendu parler de toi.

Pendant des années je t'imaginais, m'observant dans l'ombre, quelque part, pas loin... Puis j'ai cessé d'imaginer.

J'ai recommencé à respirer.

4 Comments:

Blogger Dragibus Rinpoché said...

ça glace le sang et ça le réchauffe en même temps.... ça rappelle aussi cette part de folie que l'on a en soi... c'est déchirant, c'est criant de douleur aussi.

ps: on a vraiment trop picolé hier... dur dur aujourd'hui

12:07 PM  
Blogger Nougat said...

MDR le déjeuner a du être arrosé ! Mais ke c'est pas possible de vivre tout ça... Enfin bon content que ça se soit bien terminé, les vampires faut faire gaffe, mais bon ça fait partie de la vie. En tout cas suis pas pret de vivre ça...

2:01 PM  
Anonymous Anonyme said...

D'accord avec Dragibus. Ca nous premet de comprendre que l'amour c'est aussi la souffrance de l'autre, sa folie quand le contrôle se fait la malle.
Et qu'on ne connait jamais vraiment quelqu'un.


PS : Bah moi ca allait ce matin mais je n'ai pas autant bu que vous ;-)

On remet ça?

6:36 PM  
Anonymous Anonyme said...

je peux te faire un petit parfum à l'ail dans un flacon Chanel...pour tes soirées Vampires ce sera du meilleur gout, tres chic, tres glam. Succée assucé.

7:09 AM  

Enregistrer un commentaire

<< Home