17 janvier 2006

Interdits

Suite à un week-end calme (veuillez comprendre : couché avant 3h, moins de 20g d'alcool dans le sang par soir, pas de pénis dans la bouche ou pas de langue dans le cul)j'ai pu profiter de ce repos bien mérité pour aller en prendre plein la gueule (veuillez comprendre : coller mon nez devant un écran blanc dans une salle obscure et voir danser les images)au cinéma.
Le résultat est bien au delà de mes espérances. 3 films vus et 3 films qui ont pour point commun 'l'interdit'. Interessant de voir combien ces films si différents les uns des autres sont au final, et d'un point de vue fondamental, complètement dans le rapprochement.

Tout d'abord et pour le premier, c'est 'l'amour interdit' avec Brokeback Mountain d'Ang Lee. Dans une Amérique puritaine, au milieu des années 60, comment peuvent s'aimer deux hommes, à forciori deux cow-boys ? En se cachant. En se cachant des autres, en se cachant d'eux-mêmes. Ce film est tout simplement bouleversant. Certains diront trop 'politiquement correct'... Je ne le pense pas. La force des sentiments montrés à l'écran, et sans tomber dans la caricature gay, est enfin dépeinte d'une façon simple, qui confine au banal. C'est de là que nait la force de ce film. Précipitez-vous le voir dès ce mercredi.

Ensuite, pour le second, c'est 'les idées interdites' avec Good Night and Good Luck de Georges Clooney. Dans une Amérique puritaine, au début des années 50, il n'était pas bon d'avoir des accointances avec le milieu communiste. Et pire encore, il n'était pas bon d'avoir des idées différentes de celles de Mc Carthy. Si c'était le cas, vous étiez automatiquement traité de communiste, même si cela n'était pas le cas, evidemment. Comment faire naître la peur dans le coeur des gens et se servir de cette peur pour faire passer tout ce que l'on veut. L'époque dite de 'la terreur' est dépeinte ici d'une manière très réaliste et l'on sort de là en se disant que les temps avancent, mais finalement ne changent guère.

Enfin, pour le dernier, c'est 'la chair interdite' avec Mrs Henderson présente... de Stephen Frears. Dans une Angleterre puritaine, au début des années 40, il n'était pas recommandé de dénuder la moindre partie de son corps sur une scène de revue musicale. Les cathos bien-pensants ne voyaient pas cela du meilleur oeil ; comme on l'imagine bien. Et il fallu toute la gouaille d'une seule femme pour faire changer les mentalités. L'histoire est vraie, la femme a éxisté. Au sortir du film on se dit qu'on aurait bien aimé boire un sherry avec elle au coin du feu et l'écouter vous dire combien il est triste de ne vivre que dans, où par, le regard des autres.


Je ne me suis jamais caché, j'ai toujours assumé ce que j'étais, et si quelqu'un n'est pas content : qu'il passe me voir SOUS mon bureau ou qu'il s'asseye SUR mon visage...

Nous discuterons !! LOL :)

8 Comments:

Blogger Dragibus Rinpoché said...

Bon, toujours ouvert à la discussion à ce que je vois...
Bien d'accord avec toi en ce qui concerne Good night and Good luck... G. Clooney a gagné en maturité, certes, perdu en folie, dommage... mais j'ai bien aimé!
Tres hate de voir les 2 autres après ce que tu as dit!
Suis allé voir Jarhead hier... t'en pense quoi?
faut qu'on se voit, et spécialement pour toi, j'ai publié enfin mon top 20 chéri..
ce serait cool, la prochaine fois à Paris!

11:39 AM  
Blogger Sha said...

Pas encore vu "Jarhead" darling, mais je vais m'y précipiter cette semaine !!

J'ai vu ton top 20 ! J'adoube !

Et on se voit quand tu veux poulette :)

11:42 AM  
Anonymous Anonyme said...

bah et moi??? lol

Bon alors oui je vais surement aller voir Brokeback Mountain et Mrs Anderson presente...(ou qque chose comme ca, j'ai la désagréable habitude de mal mémoriser qque chose que je viens pourtant de lire.... enfin le film de Stephen Frears.

J'ai juste un peu peur que le premier soit un peu trop mélo.... et finisse en drame bien évidemment, le syndrôme love Story on va dire....

Sinon pour la fin du post je peux très bien te faire se plaisir, enfin dès qu'on aura été présenté en bonne et due forme lol.... (bah oui, on est pas des sauvages)

Et sinon pour Dragibus... c'est ok ou pas pour samedi au Café In?

4:12 PM  
Anonymous Anonyme said...

Ah, le regard à malices de Judi Dench...!

(sinon, à combien peut-on tenir sous ce bureau...?)

4:49 PM  
Blogger Nougat said...

Oui parce que il me semble que la capacité de contenance dudit bureau en question est fonction de la qualité de la communication. Ou inversement, je sais plus. Logique.
Pour les films suis un peu beaucoup en retard mais compte bien me rattraper... euh pas avant samedi, après je pars une semaine... euh bein donc à partir du 30. lol

8:50 PM  
Blogger El Professor said...

Salut Sha,

D'accord pour "Brokeback... et même encore plus.

J'ai vraiment beaucoup aimé (mais je crains d'être le seul...) "Odete" de Joao Pedro Rodriguez, un film incroyable, émouvant voire méloet... fantastique. L'as-tu vu ? Sinon, bonne séance. Biz. AxR69

3:38 PM  
Blogger El Professor said...

Salut Sha,

C’est vrai : peu de mecs autour de moi aiment le boulot de JP Rodriguez ; je sors chaque fois (deux…) de ses films emballé, mais je suis bien seul.
Ce que j’aime chez lui, c’est sa capacité à parler de la ‘folie’, une forme de folie toute proche et si ‘disponible’. Dans « O fantasma », le personnage part, de façon démesurée, à la recherche de l’autre (de son odeur, de ses traces) dans une gigantesque décharge publique. Je trouve la métaphore très forte. Dans « Odete », c’est aussi une perte (un deuil) qui se lie à la folie ; le film commence, après un long baiser entre deux jeunes mecs, par la mort, accidentelle, de l’un d’eux ; la voisine du défunt, une fille bien paumée, s’éprend, post-mortem, de ce dernier ; elle commence à hanter la vie de celui qui est resté ; elle croit qu’elle est enceinte du défunt et, in fine, croit également qu’elle est devenu le défunt lui-même (donc un garçon) et… je garde la suite pour moi.
Effectivement, c’est déjanté et on est aux limites du psychologiquement acceptable/imaginable. Mais le cinéma, c’est aussi ça. Les mythes antiques, c’est une succession de trucs tarés, et on trouve ça génial. J’aime quand le cinéma me raconte un truc ‘aux limites’, un truc que j’aurais jamais imaginé (pensé et vu en images). Un peu comme « Tropical Malady » de Apitchapong Werasetakhul (une ‘love affaire’ entre deux jeunes thaïlandais – un paysan un peu naïf et un soldat, beau gosse et légèrement coureur – qui se transforme en récit mythologique – une chasse initiatique de nuit…).
Bon, ça m’empêche pas d’avoir vachement aimé « Brokeback… » qui est dans un tout autre registre…
Dans « 17 fois Cécile Cassard », Christophe Honoré (entre autres chroniqueur à Têtu) parle de l’absence totale et irréversible d’un homme (un deuil aussi) éprouvée par une femme. Il y a des scènes qui m’ont beaucoup parlé et je trouve chouette et inattendu qu’un mec pd se raconte, parle de la question du manque de l’autre-homme à travers l’expérience d’une femme…
Enfin, bon, j’ai été un peu long. Biz. Axr69.

9:39 AM  
Blogger El Professor said...

Salut Sha

J'ai commencé à bloggiser, moi aussi, sans avoir trop, pour l'instant, trouvé mon ton (http://atoutesfins.blogspot.com/).

Bonne nuit, bonne nuit...

Bise.

11:00 PM  

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