15 juin 2006

Deux lumières

Chaque fois que je vais manger chez mes parents et que je regarde par la fenêtre, j’aperçois un balcon voisin, surchargé de plantes et de diverses babioles. Au milieu de tout ça, et depuis seulement quelques semaines il y’a deux lumignons qui s’allument lorsque tombent la nuit.
L’intérieur de l’appartement est toujours noir, mais toujours ces deux lumières brillent au balcon. Elles sont faibles, blanches…. Comme deux petites bougies.
Ces lumières n’étaient pas là avant.

Elles sont là depuis que ces voisins ont perdu leur fils de 20 ans dans un accident de voiture.
Il était passager.
Le conducteur était un peu ivre.
Alors la vitesse, la nuit, la route, un tournant…. Et la mort a fait le reste.
Sa vie s’est arrêtée.
Mais j’imagine que celle de ses parents aussi, ce soir là !
Depuis lors c’est toujours le noir et les 2 petites lumières.

Combien cela doit être terrible pour des parents de voir leur enfant partir avant eux.
Ce n’est pas dans l’ordre des choses tout simplement.
Alors c’est pour ça que lorsque l’ordre est inversé on ne s’en remet que très rarement.
Je ne m’imagine pas partir avant mes parents. Car je sais que si tel était le cas, ils n’y survivraient pas non plus. La douleur est parfois assassine.
Alors je pense à ces personnes en face de chez mes parents, et à tous ceux qui ont traversés ces mêmes blessures, et je me dis que ces petites lumières sont comme un appel ou un signal. Comme pour espérer croire en quelque chose. Quelque chose qui les aident à tenir debout, qui les aident à continuer à vivre.

On se raccroche à peu de choses parfois. Juste pour avancer… Encore.
Je ne sais pas pourquoi je pense à eux ce soir.
Peut-être que ces lumières ne sont pas si faibles que ça après tout.
Et que quelque part, quelqu’un les voit, même avec les yeux clos.

Oui, c’est bon d’imaginer ça…

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Oui il faut quelque chose pour se raccrocher à la vie quand le destin vous arrache votre enfant.

Cette lumière c'est le souvenir, l'espoir, le rappel de ce qui était et qui n'est plus.

C'est petit, c'est léger mais ca reste plus profond que n'importe quel tatouage.

Je ne sais pas quelle serait ma réaction si je devais vivre ce genre de drame. Alors j'evite d'y penser. Et je profitre de la présence des autres tant qu'ils sont là. Il suffit de si peu de choses pour que cela ne soit plus le cas.

Bises mon Sha....

8:50 PM  

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