12 mai 2006

Hugues

C'est la dernière fois que j'écris pour parler de ceux qui sont partis. C'est bien de se souvenir, mais il faut aussi apprendre à lâcher prise. Je lâche, jour après jours. Mais je ne peux pas ne pas parler de toi, Hugues.

Oui, Hugues, tu savais dès le départ que je ne t'aimais pas. Un peu pédant, un peu suffisant... Tu étais attaché de presse dans le théâtre !! Waooww !! Ma chère... excusez du peu !!
Puis finalement, un coktail, une avant-première et l'on s'est choppé entre deux verres. Je t'ai dit ce que je pensais de toi et toi idem.
En fait on pensait la même chose et, de fait, en l'espace de quelques verres on était sur la même longueur d'ondes.
Après on a écumé les pièces de théâtres, les bars et les boîtes de nuit.
Pendant mes vacances en août, tu m'as même fait la surprise de passer me voir dans ma maison de pierres. On a passé deux jours ensemble entre plage et soleil.
Dès lors, je me suis dit que tu n'étais vraiment pas un individu lambda.
En rentrant à Lyon ce fut de longs diners chez toi arrosés de gin-tonic à chaque fois puisque nous adorions ça toi et moi.

Un jour tu es parti à la campagne, pour te reposer, me disais-tu. Tu me manquais beaucoup car ce séjour s'éternisait. En fait tu mourrais à petit feu. Et je n'ai rien vu venir.
Tu es revenu un soir devant mon insistance, pour diner avec moi. C'était dans un restaurant à côté de l'opéra. Il est fermé aujourd'hui.
On a mangé, bu et beaucoup déconné comme à chaque fois.
En partant tu m'as déposé chez moi en voiture avant de retourner dans ta campagne.
C'est la dernière fois que je t'ai vu.

Marie m'a appelé un matin tandis que j'étais à l'Institut Lumière. Sa voix était blanche. Elle m'a annoncé que tu étais décédé. J'ai raccroché pour appeler Marc, le metteur en scène qui nous avait présentés la première fois. On a pleuré au téléphone tous les deux. Comme des cons de se sentir si cons. Si cons de n'avoir pas été là, à tes côtés jusqu'à la fin.

A ton enterrement, ton frère Jérôme m'est tombé dans les bras. Je suis resté debout pour ne pas flancher à mon tour. C'est plus tard que je suis tombé, loin des regards.

Hugues, au même titre que tout ceux qui sont partis tu reste vivant. Là, bien au chaud, quelque part entre deux battements de coeur.


Allez, je tourne la page des souvenirs et je vous garde tous en moi, ceux dont j'ai parlé ainsi que les autres. On se retrouvera forcément, quelque part entre dieu et diable.
A Manu,
A Denis,
A Hugues,
A Laurent,
A Jean-Luc,
A Nicolas...
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2 Comments:

Blogger Plouf said...

Ca me laisse sans voix (en même temps sur le Net...).
Très touchante série de billets, en tout cas.

9:49 PM  
Blogger Dragibus Rinpoché said...

pfff...bah moi...ça me laisse en larmes. Mais ça fait du bien!

11:59 AM  

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