19 octobre 2006

Toiles

Fast Food Nation de Richard Linklater. Un film hybride sensé parler de la malbouffe mais qui du coup est davantage centré, à mon sens, sur l'exploitation des latinos en Amérique. Tout cela par le biais d'une grosse multinationale de restauration rapide.
On ne ressort pas totalement indemne de ce film. La peur et le besoin d'argent peuvent vraiment faire faire n'importe quoi parfois. Le manque de réaction, de révolte face aux conditions de travail est terrifiant. La description de la fabrication des aliments est pour le moins à vomir et ne vous donne certainement pas envie de vous rendre chez Mc Do en sortant. De toutes façon, la question se pose pas, j'y vais jamais (lol)!
Pour clore cette diatribe, des guest stars égrennent le film de leurs apparitions dont l'intervention excellente de Bruce Willis, mais aussi Patricia Arquette, Ethan Hawkes, Avril Lavigne...
Ce film sort le 22 novembre, je vous le recommande chaudement.

Le Parfum de Tom Tykwer. Une adaptation réussie dans ce qui était justement réputé inadaptable, c'est à dire le fait de faire passer le sens olfactif à travers les images. De ce point de vue c'est excellent. La richesse des couleurs nous donne l'impression de sentir ce que sent le héros. La description des odeurs faîte dans le livre passe réellement bien à l'écran. Seul bémol, un final grand-guignolesque qui me laisse un peu dépité. La bonne surprise étant ce jeune acteur (Ben Wishaw) qui est prodigieux et qui est à des années lumières de la laideur du personnage décrit dans le roman. C'est normal, ça passe mieux à l'écran un bogosse :)
Au final un film enivrant qui ne laisse pas indifférent malgré un final raté.

The Queen de Stephen Frears. Ou les hésitations d'une reine face à la colère d'un peuple. Cette reine va rester dans un mutisme total pendant la semaine qui suit le décès de Lady Di. Personne ne comprend pourquoi et tous vont la critiquer ouvertement. Frears démonte habilement le protocole de la monarchie et livre un film fascinant sur les coulisses de la royauté ou ceux qui décident ne sont pas toujours ceux qu'on croit. Helen Mirren est fabuleuse, elle ne joue pas la reine, elle est LA REINE. Les doutes, les erreurs, les angoisses d'une monarque sont les mêmes que tout un chacun. Simplement soumis à l'attente d'un peuple qui gronde, ils deviennent vite insurmontables.
Un film magnifique à voir d'urgence.

L'homme de sa vie de Zabou Breitman. Un hétéro tombe amoureux d'un homo. Outre que ce fantasme universel soit mis en images, on ne peut que remercier cette chère Zabou d'y avoir pensé. Le film est renversant de beauté plastique. Si certains trouve que cette esthétique nuit au film, moi je pense au contraire qu'il le sert admirablement. Car cette histoire d'amour est belle car innatendue, belle car torturée, belle car violente. Toute la beauté de ce petit monde décrypté au rasoir est envoutante. Charles Berling est proprement renversant de beauté et Bernard Campan est un diapason. Il y'a un plan magnifique, c'est celui de "l'excuse". Il faut le voir pour comprendre.
Un film bouleversant qui m'a littéralement pris aux tripes. Et dieu sait que ça fait du bien !


Prochaines toiles dans le désordre Babel, La Californie, Scoop, Severance, Bug, Southland Tales, Le Dahlia Noir, Ne le dis à personne... Bref de quoi passer encore de bons moments à l'abri des salles obscures :)

1 Comments:

Blogger Dragibus Rinpoché said...

ah oui que ça fait du bien, j'ai repris hier le chemin des salles obscures.... et je vais intensifier le rythme pour rattraper mon retard, tu a confirmé mes pistes et en a suscité de nouvelles comme d'habitude....

12:06 PM  

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